Les partis de gauche, convertis à "un logiciel écolo", doivent maintenant se fondre en "un mouvement" qui permettra de construire "une seule offre" pour la présidentielle de 2022, a estimé jeudi l'eurodéputé PS Raphaël Glucksmann.
"La stratégie, clairement, c'est le rassemblement", a dit sur France Inter l'ex-tête de liste PS/Place publique aux élections européennes, au moment où PS, EELV, LFI et le PCF organisent leurs universités d'été cette fin de semaine.
Socialistes, Verts et LFI chacun de leur côté: "toutes ces logiques-là devront être dépassées ou alors on sait déjà que le scénario est écrit, ce sera Marine Le Pen face à Emmanuel Macron en 2022", a-t-il ajouté, parlant de "responsabilité historique" de la gauche.
"Sur le fond jamais les positions à gauche n'ont été aussi proches. La conversion de toute l'ancienne gauche productiviste à un logiciel écolo permet ce rassemblement" et il faut maintenant construire "un mouvement qui rassemble la tradition de la social démocratie et l'émergence" de ce logiciel vert.
"La seule solution pour proposer une alternative à Emmanuel Macron, c'est de dissoudre, de dépasser les partis politiques qui existaient avant Emmanuel Macron", car "il n'y a rien qui préexistait à Emmanuel Macron qui pourra le battre et proposer quelque chose d'enthousiasmant pour 2022", a poursuivi M. Glucksmann, jugeant que cela suppose "une révolution culturelle commune à toute la gauche".
Il a noté que les partis de gauche sont "déjà d'accord sur des points suffisamment puissants pour un programme de transformation et une alternative: on est d'accord sur la fin de la monarchie républicaine, sur la démocratisation des institutions, on est d'accord sur la décentralisation, on est d'accord sur la transformation écologique, on est d'accord sur la préservation de la biodiversité, on est d'accord pour dire que les réformes fiscales d'Emmanuel Macron sont profondément injustes et qu'il faut revenir dessus", a-t-il énuméré.
Mais il faut aussi aborder des sujets qui ne le sont pas jusqu'ici: sécurité, laïcité, "question du destin commun d'une nation".
Raphaël Glucksmann, dont la liste a obtenu 6,19 % des voix aux Européennes fin mai, sera-t-il ce candidat rassembleur en 2022 ? "Je ne pense sincèrement pas", a-t-il répondu. Interrogé sur le chef de file d'EELV, il a dit n'avoir "aucun problème avec Yannick Jadot".