Ce n'était pas arrivé depuis longtemps: la gauche, rassemblée à l'exception de LFI, a réussi à se mettre d'accord sur des propositions communes...
La gauche presque rassemblée pour proposer « une autre réforme des retraites »
Ce n'était pas arrivé depuis longtemps: la gauche, rassemblée à l'exception de LFI, a réussi à se mettre d'accord sur des propositions communes...
Par Nadège PULJAK
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Ce n'était pas arrivé depuis longtemps: la gauche, rassemblée à l'exception de LFI, a réussi à se mettre d'accord sur des propositions communes pour "une autre réforme des retraites", présentées mercredi avec la promesse de travailler de concert sur d'autres sujets.
Ce n'est pas le retour de l'union de la gauche, ni même de "la gauche plurielle", qui fit les beaux jours électoraux des socialistes et communistes à la fin du siècle dernier. Mais ça ressemble quand même à une première. "Après notre meeting commun à Saint-Denis (11 décembre), nous avons travaillé pour mettre au point notre plateforme commune", a affirmé Fabien Roussel, numéro un du PCF, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée.
Depuis quand n'avaient-ils pas travaillé ensemble? "Ca fait des années", a répondu évasivement M. Roussel, les autres hochant la tête, visiblement incapables eux aussi de s'en souvenir précisément.
Treize composantes de la gauche actuelle, PCF, PS, EELV, auxquelles se sont jointes des formations plus petites (Générations, Place publique, Ensemble, Gauche démocratique et sociale, Union des démocrates et écologistes...), ont discuté plusieurs semaines pour tomber d'accord sur une série de propositions destinée à montrer qu'"une autre réforme que celle du gouvernement est possible".
Manque toutefois à l'appel la France Insoumise. A l'instar du PS, PCF, EELV, LFI a rédigé son propre projet mais à leur différence, n'a pas voulu rejoindre la "plateforme commune", même si, au titre d'Ensemble, membre de la galaxie des Insoumis, Clémentine Autain fait partie des signataires. Idem pour Caroline Fiat, de Gauche républicaine et socialiste, également rattachée à LFI.
- "Sortir de l'étau" -
Olivier Faure le 3 décembre 2019 à l'Assemblée nationale
AFP/Archives
A l'avant-veille de l'examen du projet gouvernemental en Conseil des ministres, "on fait nos propositions car l'attente des Français est extrêmement forte pour sortir de l'étau entre libéraux (macronistes) et nationalistes" du RN, affirme à l'AFP Boris Vallaud, porte-parole du PS.
M. Vallaud prédit que le débat parlementaire, en février, "va mal se passer". "Le projet est mal ficelé" et "le gouvernement prévoit de passer le tiers de sa loi en ordonnances!".
La "plateforme" constitue une sorte de plus petit dénominateur commun aux douze organisations, puisque volontairement, elles ont fait l'impasse sur la retraite à points, le PCF notamment y étant opposé, tout comme une partie d'EELV (ainsi que LFI), contrairement au PS. Autre sujet de désaccord: les mesures d'âge. Mais s'ils défendent à ce propos "des options différentes", ils demandent ensemble "la fin de toute mesure nouvelle consistant à allonger la durée de cotisations".
"Malgré nos désaccords, nous avons décidé de travailler ensemble pour proposer une nouvelle voie" vers "une réforme progressiste des retraites", insistent les signataires. "C'est un projet juste et non pas juste un projet", a souligné Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
Les "six piliers pour de nouveaux droits" qu'ils mettent sur la table visent à "améliorer le système de répartition", "garantir un droit à la retraite en bonne santé", "instaurer une "règle d'or" pour la parité du niveau de vie entre retraités et travailleurs, dans le public comme le privé, assurer "une meilleure prise en compte de la pénibilité", une "retraite minimum au niveau du Smic" et "l'égalité dans les carrières et les salaires" entre les hommes et les femmes.
Le tout est accompagné de mesures de financement, notamment élargies aux revenus du capital.
"Le travail d'aujourd'hui est une promesse", a assuré Pierre Laurent, ex-secrétaire national du PCF, envisageant d'autres travaux en commun sur de "grandes questions de société: climat, hôpital, éducation nationale...".
La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.
Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.
C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.
La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.
Le
Le direct
Femmes et sciences : comment lutter contre les inégalités de genre ?
Femmes et sciences : comment lutter contre les inégalités de genre ?