Après ses annonces attendues sur la réforme des retraites à la mi-journée, le Premier ministre répond aux questions des sénateurs. Comme à son habitude, le président du groupe Les Indépendants (proche du gouvernement), Claude Malhuret, a gratifié l’hémicycle d’une tirade remarquée (voir la vidéo ci-dessous). « Le baratin de la grève au service de tous n’est que le faux nez de la défense de privilèges corporatistes », lance le sénateur de l’Allier se voulant ainsi le porte-voix de « ceux qui n’ont pas de mégaphone et pas de pancarte ». Soucieux de la bonne poursuite de cette réforme, Claude Malhuret a interrogé le Premier ministre sur « la détermination du gouvernement face aux blocages présents et annoncés » et sur d’éventuelles « nouvelles dispositions sur le service minimum garanti ».
« Le baratin de la grève au service de tous n’est que le faux nez de la défense de privilège corporatiste », affirme Claude Malhuret
Pour le Premier ministre, les choses sont claires : « La grève, c’est constitutionnel, on y a droit. Le blocage, c’est inconstitutionnel, on n’y a pas droit ». En revanche, sur la continuité du service public, Édouard Philippe affirme que le gouvernement est « déterminé à rappeler les principes échéants, à en compléter les dispositions nécessaires ». Des compléments dont on ne sait rien pour le moment. Le Premier ministre a également profité de cette allocution pour envoyer une pique à peine masquée à Bruno Retailleau qui avait annoncé le dépôt d’une proposition de loi visant à instaurer un service minimum avant le début de la grève.
« Les grandes propositions qui interviennent la veille d’un mouvement de grève sont souvent des façons d’attirer l’attention du public sur un sujet et peut-être un peu moins une façon de régler durablement une question juridique délicate », rétorque le Premier ministre.