Sera-t-il de gauche, de droite ? Pas encore lancé, mais déjà au centre des interrogations. A quelques semaines de son lancement les questions se multiplient sur le positionnement politique du prochain mouvement voulu par Édouard Philippe. Si l’ancien premier ministre et actuel maire du Havre a d’ores et déjà prévenu que son parti soutiendrait le candidat Emmanuel Macron dans la course à la prochaine élection, quel espace politique occupera-t-il ? Dans le documentaire Édouard, mon pote de droite, que Laurent Cibien lui a consacré la question semble tranchée. Interrogé par le réalisateur et ami : il répond sans ambages qu’il est de droite.
Le piège du choix d’un camp
Coincé entre un parti présidentiel qui n’a jamais réussi à devenir un parti de militants, et une droite en plein débat sur ses orientations, le nouveau venu devra aussi composer avec des formations centristes nombreuses. UDI, modem, Agir, le centre de l’échiquier politique ne manque pas d’offres. Pour David Bellamy, historien spécialiste des droites la réponse est peut-être dans le livre Impressions et lignes claires coécrit par Gilles Boyer et Édouard Philippe : « Notre culture politique (est) emprunte de libéralisme tempéré, d’admiration gaulliste et de respect social-démocrate. Si Édouard Philippe est de droite il est d’une droite modérée ».
Un positionnement que ne réfute pas Gilles Boyer, compagnon de route d’Édouard Philippe et conseiller pendant qu’il était à Matignon. Pour lui pas question de trancher la question du positionnement politique de l’ancien locataire de : « J’ai assez envie de laisser à d’autre cette question. Pour un journaliste de Libération Édouard Philippe est de droite, pour ceux de Valeurs actuelles il ne l’est pas assez, avant d’ajouter je vais vous laisser qualifier ce qu’Édouard Philippe est : parce que c’est un piège. Chacun peut juger ».
Sur les pas de La République en marche
Un flou savamment entretenu pour Roger Karoutchi. Pour le sénateur les républicains des Hauts-de-Seine pour qui « autant ne pas être trop clair dès le début […] sortir de l’ambiguïté ne se fait qu’à son détriment », en d’autres termes si l’ancien premier ministre veut rallier à lui un maximum de militants – venus de divers horizons — il a tout intérêt à ne pas s’afficher comme l’homme d’un camp. Une recette du « en même temps » dont Emmanuel Macron avait fait son un mantra il y a 5 ans, avec le succès qu’on lui connaît.
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