« La logique qui prévaut », c’est « se mettre sur la figure », déplore Berger (CFDT)
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a regretté jeudi, jour de mobilisation massive contre la réforme des retraites...

« La logique qui prévaut », c’est « se mettre sur la figure », déplore Berger (CFDT)

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a regretté jeudi, jour de mobilisation massive contre la réforme des retraites...
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Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a regretté jeudi, jour de mobilisation massive contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, que "la logique qui prévaut" dans le camp syndical comme gouvernemental soit "de se mettre sur la figure".

"Je suis préoccupé parce que la logique qui prévaut c'est quand même de se mettre un peu sur la figure avant de commencer à discuter", a déclaré le responsable du premier syndicat français à l'antenne de France Culture.

"On est en train de se foutre sur la gueule pour un truc dont on ne connaît pas le contenu", a-t-il insisté.

"Certains (considèrent) que le système actuel serait parfait. Je ne suis pas de ceux-là, je suis désolé, il n'est pas parfait, loin s'en faut, il est miné d'inégalités et ça met en cause la solidarité qui est absolument indispensable dans un système par répartition", a-t-il ajouté.

"Et de l'autre côté, on a un gouvernement qui veut montrer les bras, les muscles, pour dire +s'il y a un peu d'affrontement, ça voudra dire que j'ai fait cette réforme+, c'est ridicule et c'est dangereux", a-t-il développé, déplorant un "jeu de rôles à partir du brouillard provoqué par le gouvernement".

"C'est dramatique parce qu'on n'est pas en 1995: le ressentiment des citoyens sur tout un tas de sujets, il est très puissant", a-t-il relevé.

Interrogé sur son soutien au principe d'un système de retraites universel par points, M. Berger a résumé la position de sa confédération: "On veut ce régime à une seule condition, c'est qu'on y instille des éléments de justice", parmi lesquels "la prise en compte de la pénibilité".

Les inégalités, "on peut les résoudre en créant un régime universel, en mettant des mécanismes de compensation pour ceux qui sont les plus pénalisés aujourd'hui".

Il a déploré que "depuis cinq, six mois, le gouvernement (ait) perdu tout le monde et (ait) instauré l'idée que cette réforme, c'était aussi pour faire des économies".

"Pour faire passer une réforme, il faut quand même que le gouvernement trouve des alliés", a souligné sur LCI l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui avait instauré une réforme des retraites en 2003 grâce au soutien de la CFDT.

"Peut-être qu'avec la CFDT, il y a des négociations qui sont encore possibles", a-t-il ajouté, estimant que "si chacun est prêt à faire un pas, je pense qu'un accord est possible".

Il a invité, pour ce faire, le gouvernement à "ne pas prendre tout le sujet", à "étaler dans le temps" la mise en oeuvre et à "séparer ce qui est régime spécial et ce qui est régime autonome", ces derniers, comme celui des avocats, "équilibrant leur dispositif sans intervention de l'État".

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