« La loi, en l’état, ne permet pas le confinement des non-vaccinés », répond Olivier Véran

« La loi, en l’état, ne permet pas le confinement des non-vaccinés », répond Olivier Véran

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a été interpellé par le sénateur centriste Loïc Hervé sur le projet de l’Autriche de reconfiner uniquement les personnes non-vaccinées contre le covid-19.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Depuis deux jours, les Autrichiens non-vaccinés contre le covid-19 sont tenus de rester à leur domicile, sauf pour aller travailler, se soigner ou se rendre dans un commerce essentiel. Idem en Allemagne dans les länder du Bade-Wurtemberg, du Brandebourg et de la Saxe, l’accès aux restaurants ou aux évènements culturels est désormais interdit aux personnes non vaccinées.

« Le concours Lépine des mesures attentatoires aux libertés publiques se poursuit inexorablement sur notre continent, étape par étape, sans qu’on ne se pose jamais la question de la marche arrière », s’est exclamé le sénateur Loïc Hervé (Union centriste), ce 17 novembre. Cet opposant constant au passe sanitaire a demandé au ministre de la Santé Olivier Véran d’exprimer une position sur le sujet, lors des Questions au gouvernement. « Pouvez-vous nous dire ici et maintenant quelle est la position du gouvernement, position que vous devrez bien sûr être en mesure de tenir durablement, dans les jours, semaines et mois qui viennent. » Le parlementaire de Haute-Savoie a par ailleurs déploré que les apports du Sénat aient été « balayés » lors de l’examen du récent projet de loi de vigilance sanitaire, octroyant des « pouvoirs considérables » au gouvernement jusqu’à fin juillet 2022.

« La loi, en l’état, ne permet pas le confinement des non-vaccinés », a répondu le ministre. D’autant qu’un confinement généralisé devrait intervenir uniquement dans le cadre d’un état d’urgence sanitaire. Actuellement, la France est dans un régime transitoire. « L’Etat n’a pas tous les pouvoirs, Monsieur le sénateur, si nous devions déclencher un état d’urgence sanitaire au cours de la cinquième vague, nous serions contraints – et nous le ferions évidemment en jugeant que c’est tout à fait normal – de nous présenter devant le Parlement dans un délai de moins d’un mois, vous savez que c’est en général quelques jours, pour vous demander votre confiance », a tenu à préciser Olivier Véran.

« Prenez d’autres exemples : prenez la Suède, l’Espagne, qui, eux, savent préserver les libertés publiques », réplique Loïc Hervé

Le ministre a par ailleurs souligné que la traversée de la quatrième vague cet été, « avec peu de dommages sanitaires », était la conséquence de l’instauration fin juillet du passe sanitaire. « Vous croyez que c’est le fruit du hasard si tout d’un coup au cœur de l’été les gens ont cessé de développer des clusters dans les bars et les restaurants ? »

Selon Olivier Véran, l’Allemagne et l’Autriche, confrontés à des records de contaminations, n’avaient fait le choix d’un passe sanitaire jusqu’à présent. Des exemples inexacts puisque ces deux pays autorisaient encore récemment la preuve d’un test négatif pour accéder aux activités du quotidien.

« Vous avez répondu à une question que je ne vous ai pas posée », a conclu le sénateur dans sa réplique, mécontent de ne pas avoir entendu la position du ministre sur un confinement restreint. Pour le parlementaire de Haute-Savoie, des questions « en termes de libertés publiques » se « posent sur notre continent, dans des Etats qui sont proches de nous, et qui sont des démocraties. »

« Prenez d’autres exemples : prenez la Suède, l’Espagne, qui, eux, savent préserver les libertés publiques », a-t-il recommandé. Le sénateur ignorait que quelques minutes avant son intervention, le gouvernement suédois avait annoncé la mise en place d’un passe vaccinal pour accéder à certains évènements.

>> Lire aussi : Covid-19 : le confinement des non-vaccinés est-il possible en France ?

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

« La loi, en l’état, ne permet pas le confinement des non-vaccinés », répond Olivier Véran
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le