La future Loi d'orientation des mobilités (LOM) va apporter aux collectivités une "boîte à outils" dans laquelle elles pourront piocher pour organiser les déplacements, encourager le vélo ou encadrer les trottinettes, a dit vendredi à l'AFP la ministre des Transports Élisabeth Borne.
Actuellement examiné par le Conseil d’État, le projet de loi devrait être présenté "fin novembre" au Conseil des ministres, selon Mme Borne. Sans doute le 21.
"La loi traduit une révolution culturelle pour le rôle de l’État", a souligné la ministre.
Celui-ci n'a pas, selon elle, vocation à simplement "promettre des grands projets, à fortiori qu'on ne sait pas financer". Il doit "passer à un rôle de facilitateur".
L'objectif est pour la ministre "d'apporter des solutions, notamment en tirant parti des nouvelles mobilités dans tous les territoires (...), et d'éviter que les gens soient prisonniers de la voiture individuelle". Et l'idée n'est "bien évidemment pas de le faire depuis Paris, mais d'apporter une boîte à outils", insiste-t-elle.
Plus généralement, elle veut "investir plus et investir mieux, avec la priorité aux transports de la vie quotidienne et à l'entretien, à la modernisation des réseaux, plutôt que d'apporter des réponses systématiquement avec de nouvelles infrastructures importantes".
Dans sa "boîte à outils", Mme Borne cite "tout ce qui permet le déploiement de ces nouvelles solutions", avec en particulier "l'ouverture des données en temps réel pour développer la multimodalité avec des systèmes d'informations multimodaux", le développement et l'encadrement des nouveaux services --comme les engins en libre-service-- ou des mesures accompagnant la transition énergétique.
"Il y a vraiment un changement culturel", estime-t-elle.
L'encadrement des engins en libre-service, comme les trottinettes électriques fait partie des objectifs de la loi sur les mobilités
AFP/Archives
"Il n'y a pas que dans les grandes villes qu'on développe des nouvelles solutions", remarque-t-elle. "Toutes les réponses en termes de +comment je traite le dernier kilomètre+ (entre la gare ou l'arrêt de bus et la destination, ndlr), +comment je développe le vélo+, +comment je développe le covoiturage, l'autopartage, etc.+ Ca vaut aussi dans les petites villes et dans les zones rurales."
- Zones à faible émission -
Quant aux péages urbains, dont l'expérimentation a déjà été envisagée pour trois ans dans la loi "Grenelle II" de 2010, ils n'étaient pas encadrés. La LOM va donner "des modes d'emploi" pour les collectivités intéressées, note la ministre.
"On toilette des outils déjà existants, comme le péage urbain. On crée de nouveaux outils, notamment les zones à faible émission. On encourage le covoiturage, notamment avec la possibilité de mettre en place des voies réservées et les moyens de contrôle qui vont avec. Ce sont des outils. Ensuite, chacun, localement, appréciera ce dont il a besoin."
Si le péage urbain ne semble pour l'instant pas passionner les élus, les zones à faible émission --interdites aux véhicules les plus polluants à certaines heures-- devraient bientôt concerner 15 métropoles.
Mme Borne relève aussi que de nombreuses villes demandaient des règles pour les services de mobilité en libre-service et un encadrement des nouveaux engins de déplacement personnels, comme les trottinettes électriques. "L'idée n'est évidemment pas de freiner leur développement, mais que ça se passe de façon harmonieuse."
La ministre des Transports voit aussi une évolution des mentalités sur la question des infrastructures, notamment ferroviaires.
"L'idée que l'on va phaser", c'est-à-dire réaliser par morceaux, "les réalisations en commençant par les nœuds (ferroviaires) est quelque chose qui est globalement bien passé", note-t-elle. En d'autres termes, les élus ont selon elle intégré l'idée qu'il faut d'abord désaturer les gares avant de se lancer dans la construction de lignes nouvelles y aboutissant.
"Un grand projet n'est pas forcément une ligne nouvelle", ajoute-t-elle, citant la rénovation de la ligne classique Paris-Limoges-Toulouse.
Concernant les financements nécessaires pour les infrastructures, le gouvernement n'a toujours pas décidé comment il réunirait 500 millions d'euros par an à partir de 2020. Des discussions sont toujours en cours avec les organisations de transport routier, qui devraient être mises à contribution.
Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.
Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.
Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».
À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.