"Vivre ensemble, c'est urgent": quelques milliers de personnes étaient rassemblées dimanche en début d'après-midi à Paris pour la manifestation contre l'islamophobie, qui a fortement divisé le monde politique.
"Oui à la critique de la religion, non à la haine du croyant", "stop à l'islamophobie", "vivre ensemble, c'est urgent", pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants réunis devant la Gare du Nord à 13H00. Il y avait aussi de nombreux drapeaux français. "Solidarité avec les femmes voilées", ont scandé des participants.
La manifestation, à l'appel de plusieurs personnalités et organisations comme le NPA ou encore le Collectif contre l'islamophobie en France, doit arriver vers 16H00 Place de la Nation. Des manifestations doivent également avoir lieu à Marseille et à Toulouse.
L'appel à manifester a été lancé le 1er novembre dans le quotidien "Libération", quatre jours après l'attaque d'une mosquée à Bayonne et sur fond de débat ravivé sur le port du voile et la laïcité. Le message initial était de dire "STOP à l'islamophobie", à la "stigmatisation grandissante" des musulmans, victimes de "discriminations" et d'"agressions".
Manifestation contre l'islamophobie devant la gare du Nord à Paris, le 10 novembre 2019
AFP
"On vient alerter, dire qu'il y a un niveau de haine à ne pas dépasser. On est ouverts à la critique mais il ne faut pas dépasser certaines limites dans l'agression", a déclaré à l'AFP un manifestant, Larbi, un entrepreneur de 35 ans.
"On veut se faire entendre, prôner une société mixte et le vivre ensemble, ne pas être écartés de la société" a déclaré à l'AFP Asmae Eumosid, une femme voilée de 29 ans venue d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). "On entend tout et n'importe quoi sur l'islam et sur les femmes voilées aujourd'hui. On essaie de stigmatiser les musulmans, de les mettre à l'écart de la société", a assuré cette ingénieure dans l'automobile.
Depuis l'appel à manifester, la classe politique se déchire au sujet de ce rassemblement. Mais plusieurs élus de la France insoumise étaient présents dont son chef de file Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé avant le départ de la marge à ne pas "confondre quelques personnes avec la valeur de la cause qui est servie".
Car la notion-même d'"islamophobie" ainsi que l'identité de certains signataires de l'appel ont conduit une partie de la gauche à ne pas s'y associer, au PS ou au PRG.
Pour la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, "tous ceux qui vont se rendre à cette manifestation seront main dans la main avec les islamistes, c'est-à-dire ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre les lois de la République française".
Dimanche matin sur Europe 1, Gabriel Attal, le secrétaire d'Etat en charge de la Jeunesse, a qualifié la manifestation d'"insupportable". "Vous avez dans cette manifestation, pas seulement avec ceux qui vont aller dans la rue, mais aussi ceux qui ont signé l'appel à manifester, des gens qui incarnent le communautarisme islamiste", a-t-il déclaré.
"La France Insoumise et des cadres d'EELV sont pris la main dans le pot de confiture clientéliste et communautariste", a dénoncé Gabriel Attal.
Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».
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