Au lendemain du premier débat entre les candidats à l’investiture LR, les soutiens sénatoriaux des différents candidats affichent une certaine satisfaction au niveau de la tenue des débats, mais difficile de dire que l’on sent les sénateurs enflammés par ce début de campagne interne. Si tous se félicitent de l’absence d’invective, l’autre constat unanime reste que le débat était… long.
« La mitraillette à venin n’était pas de sortie », « un peu long » … les sénateurs réagissent au débat LR
Au lendemain du premier débat entre les candidats à l’investiture LR, les soutiens sénatoriaux des différents candidats affichent une certaine satisfaction au niveau de la tenue des débats, mais difficile de dire que l’on sent les sénateurs enflammés par ce début de campagne interne. Si tous se félicitent de l’absence d’invective, l’autre constat unanime reste que le débat était… long.
« Éric Ciotti s’en est bien mieux sorti que nos autres concurrents », se réjouissait ce mardi Sébastien Meurant à propos du premier des quatre débats qui vont rythmer le mois précédent le congrès des Républicains. Mais le sénateur du Val d’Oise est bien le seul à défendre son champion. À l’heure de compter les points, les sénateurs LR restent en effet bien timides quand il s’agit d’évoquer la prestation des candidats qu’ils soutiennent. Si au Sénat l’on est habitué au flegme de Roger Karoutchi, soutien de Valérie Pécresse, qui estime que « personne n’a marqué plus de point que les autres, tout le monde a été au niveau », l’attitude remarquablement cordiale et consensuelle qu’ont affichée les candidats lors du débat de lundi soir et que perpétuent leurs soutiens ce matin a de quoi intriguer.
« Je ne sais pas si Michel Barnier est favori », s’excuse presque Stéphane Piednoir, qui soutient pourtant l’ancien négociateur du Brexit, alors qu’Olivier Paccaud, porte-parole de Xavier Bertrand, tresse des couronnes de laurier à tous les participants au débat de lundi soir : « Éric Ciotti s’est révélé dans son couloir droitier pour ceux qui ne le connaissaient pas, Philippe Juvin a peut-être suscité un intérêt qu’on n’imaginait pas avec une certaine originalité, Xavier Bertrand a montré qu’il avait l’habit sur des sujets de politique internationale et Valérie Pécresse a montré sa pugnacité, sa détermination. »
« Nous voulons à tout prix éviter ce qu’il s’est passé en 2016 »
Qu’est-il arrivé au parti de Chirac et de Balladur, de Sarkozy et de de Villepin, de Fillon et de Copé ? La droite française a construit une presque-hégémonie politique sous la Vème République sur fond de duels fratricides et de rivalités partisanes. Cinq ans après la primaire de 2016, qui avait conclu l’époque Sarkozy, Fillon, Juppé et Copé, le temps des guerres de clans semble bien loin, mais celui de l’hégémonie aussi. D’ailleurs, cela semble être le but, enfin au moins pour ce qui est des guerres de clan. « Sincèrement nous voulons à tout prix éviter ce qu’il s’est passé en 2016, dont on a pu voir le résultat » confie ainsi Olivier Paccaud. Même son de cloche chez Stéphane Piednoir : « Je crois qu’il faut que l’on sorte de la prime à la punchline. On a eu tant d’exemples de candidats qui se rentrent dedans. » Le spectre de la primaire de 2016 plane sur ce congrès LR 2021. La droite semble fatiguée des guerres fratricides et cherche à tout prix à éviter les dérapages. Pour le moment, c’est mission accomplie de l’avis d’Olivier Paccaud : « Ça s’est bien déroulé, dans une ambiance cordiale, dans la mesure où la mitraillette à venin n’était pas de sortie. »
Quitte à vider la salle ? « C’était peut-être un peu long à mon goût », concède le porte-parole de Xavier Bertrand. Du côté de Valérie Pécresse, Roger Karoutchi aussi avoue que « dans les médias ou l’opinion », le débat a pu paraître « plus ennuyeux qu’une série d’attaques frontales. » Mais d’après le sénateur des Hauts-de-Seine, « il faut savoir ce que l’on veut » : « Ou on veut démontrer que nous faisons l’unité de la droite, ou l’on se donne en spectacle et là ce n’est pas l’objectif. » Stéphane Piednoir voit même, dans cette rupture avec l’histoire conflictuelle de la droite, un retour « à l’essence même de la Vème République » : « J’ai envie d’un Président qui préside et qui laisse son Premier ministre gouverner. Il faut que l’on sorte de l’hyper-présidentialisation que l’on a reproduit dans les quinquennats précédents. »
« Il faut rendre les débats plus courts, plus punchy »
Si la droite sénatoriale assume le ton « cordial » du débat de lundi soir, tous les représentants des candidats s’accordent sur la lourdeur d’un format qui a vu les 5 prétendants débattre « sans opposition trop violente » pendant 3h25. Roger Karoutchi pointe le risque de « lasser l’opinion », tandis que Stéphane Piednoir regrette d’avoir « voulu couvrir au plus large », alors que l’on « aurait pu privilégier certains sujets sur chaque débat » pour créer des « séquences. » Bref, à l’avenir il faudra faire plus court, plus thématique, plus cible, plus « punchy », en somme, pour Roger Karoutchi, qui précise tout de suite que « plus punchy, ça ne veut pas dire plus dans la guerre interne, mais plus dans l’affirmation tranquille », il ne faudrait pas risquer l’incartade non plus.
Pris entre un désir d’unité dû à une longue histoire de conflits internes, et la nécessité d’exister entre Emmanuel Macron et l’extrême droite d’Éric Zemmour et Marine Le Pen, les LR restent, même après avoir fixé leur calendrier, dans l’incertitude quant à l’attitude à adopter. Comment imprimer dans le débat public avec le ton feutré et poli employé par les candidats lundi soir, tout en s’interdisant de vraies divergences de fond ? Mais comment ne pas retomber dans les travers de la droite française si l’on ouvre les vannes des attaques et des invectives personnelles ou si l’on affiche des différences de fond trop fortes ? Pour le moment, le pari de l’unité semble tenu : « Nous savons d’office que le 4 décembre au soir, tout le monde sera derrière celui ou celle qui a gagné » se félicite ainsi Roger Karoutchi. La question, maintenant, c’est si « tout le monde », aujourd’hui chez LR, c’est assez.
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