En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
La nomination d’Hulot à l’Écologie sonne-t-elle la fin de l’aéroport de NDDL ?
Par Public Sénat
Publié le
« Vous n'imaginez pas une seconde qu'avec Nicolas Hulot entré au gouvernement, Notre-Dame-des-Landes puisse se faire ». Le directeur de l’association écologiste, WWF France, Pascal Canfin a donc vendu la mèche, ce matin sur France Inter. Le projet polémique de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera enterré sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre Édouard Philippe ne confirme pas et reste sur la position du président de la République. Évoquant la nomination prochaine d’un médiateur pour « permettre de mettre l'ensemble des choses sur la table, d'étudier l'ensemble des options, et ensuite nous prendrons une décision qui sera assumée, qui sera claire » annonce-t-il
Pascal Canfin sait pourtant de quoi il parle. Ancien ministre et proche de Nicolas, il a œuvré à l’entrée de l’ancien animateur TV au gouvernement. Il est également l’un des premiers à avoir interrogé Emmanuel Macron sur sa position concernant NDDL, à l’occasion du Chat Facebook « Panda live » en février dernier.
Macron flou dans le Panda Live
À l’époque, difficile d’y voir clair sur les intentions du candidat d’En Marche. « Je n’ai pas dit que j’étais favorable au projet de Notre-Dame-des-Landes. J’ai dit que ce projet avait des fondamentaux, des bases, qui économiquement ne seraient plus conformes à ce qu’on ferait aujourd’hui » expliquait-il avant d’ajouter qu’il ne voulait pas « déchirer la consultation publique » qui avait dit « oui » au projet. Mais il ne souhaitait pas voir non plus de « violences », ni « d’évacuation » de la ZAD. La solution ? Nommer un médiateur indépendant dans « les six mois » suivant son élection « pour regarder en parallèle » le projet de réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique. Autant « d’éléments de comparaison » qui éclaireront sa « décision finale » concluait-il. (vidéo)
« J’en prends l’engagement, c’est de faire respecter ce vote » déclarait Macron sur France 2
Un flou que n’avait pas manqué de relever quelques semaines plus tard, le président du groupe LR du Sénat et président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Bruno Retailleau, favorable au projet, dans « L’Émission politique » de France 2. Emmanuel Macron avait alors répondu qu’il « essaierait d’apaiser les choses ». « Si je n’y arrive pas, je prendrai mes responsabilités (…) J’en prends l’engagement, c’est de faire respecter ce vote (la consultation locale), c’est de le faire sur ce point avec ma méthode ».
Vers un réaménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique
Interrogé par publicsenat.fr au lendemain de cette émission, François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique et soutien d’Emmanuel Macron, avait expliqué « que l’avenir de Notre-Dame-Des-Landes « dépendra de la lettre de mission du médiateur ». À écouter Pascal Canfin, ce matin, il semble clair que cette lettre de mission consistera « à tout faire pour trouver des alternatives » à NDDL, la première d’entre elles : « agrandir l’aéroport actuel (Nantes Atlantique) ». Le Premier ministre, Édouard Philippe, à l’origine favorable à la construction du nouvel aéroport, a reconnu, ce matin, qu’il s’agissait « d’un dossier redoutablement complexe ».
« S’il y a une remise à plat, on démontrera que ce projet n’est pas sérieux »
Interrogé hier par Public Sénat, le sénateur EELV de Loire-Atlantique, Ronan Dantec estime que le dossier Notre-Dame-des-Landes « fait partie des choses que Nicolas Hulot a pu négocier » et que « s’il y a une remise à plat, on démontrera que ce projet n’est pas sérieux » (voir le reportage de Flora Sauvage). Même argument de la part du sénateur écologiste André Gattolin: « si les choses sont faites de manière intelligente et rationnelle. C’est-à-dire avec une analyse externe des coûts économiques, on va vers un abandon ».
Bruno Retailleau voit dans la nomination de Nicolas Hulot un « signal inquiétant » pour l’avancée du dossier Notre-Dame-des-Landes » et demande à être reçu rapidement par le président de la République.