La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
« La période jupitérienne est terminée », affirme Olivier Faure après sa rencontre avec Macron
Par Héléna Berkaoui
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« Les Français ont été clairs dans le message qu’ils ont adressé, ils n’ont pas voulu donner de majorité au président de la République, donc la période jupitérienne est terminée », affirme le premier secrétaire du Parti socialiste.
Olivier Faure rencontrait, ce mardi, le président de la République à l’Elysée dans le cadre d’une consultation des différents chefs de parti politique. Les résultats des législatives placent, en effet, le chef de l’Etat dans une position très délicate. Faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, ce dernier va devoir nouer des accords avec l’opposition pour faire voter ses réformes.
« Il faut que le Président en prenne conscience et qu’il accepte de rentrer dans une phase beaucoup plus parlementaire où il faut chercher à entendre les points de vue », estime le dirigeant socialiste. Lui se dit prêt à « avancer sur des sujets comme le pouvoir d’achat », ou accompagner le gouvernement dans le cas où il souhaiterait « passer le smic à 1 500 euros ».
« Est-ce que c’est simplement une mise en scène qui va lui permettre de dire qu’il a consulté ou est-ce qu’il a vraiment entendu ce qu’ont dit les Français ? »
Olivier Faure a, toutefois, fait part de son scepticisme. « Que va-t-il faire de ces entretiens ? », s’interroge-t-il. « Est-ce que c’est simplement une mise en scène qui va lui permettre de dire qu’il a consulté ou est-ce qu’il a vraiment entendu ce qu’ont dit les Français, à savoir qu’il faut négocier différemment ? »
« C’est à lui maintenant de faire des propositions », constate le député socialiste de Seine-et-Marne qui rapporte avoir échangé avec le président de la République autour de la crise sociale et écologique.
Alors que l’idée d’un groupe unique à l’Assemblée nationale pour la Nupes a sérieusement du plomb dans l’aile, Olivier Faure a défendu cette coalition. « Je lui ai rappelé que nous n’étions pas l’extrême-gauche, la France insoumise n’est pas l’extrême-gauche. Il n’y a pas de points de comparaison possible entre ce que porte l’extrême-droite et ce que porte la gauche, y compris la gauche radicale », a insisté le patron du PS. Durant la campagne, la majorité s’est, en effet, appliquée à renvoyer dos à dos la Nupes et le Rassemblement national.