Au total, ce sont 467 000 inscrits qui pourront participer à cette initiative citoyenne lancée à l’automne 2020. Les organisateurs l’ont annoncé ce 23 janvier, date limite des inscriptions. Cet électorat doit départager les sept candidats retenus avec ou sans leur consentement, entre les 27 et 30 janvier, lors d’une élection en ligne en un tour. L’initiative citoyenne et indépendante de tout parti politique vise à désigner « la personnalité la plus à même de porter les valeurs écologiques, démocratiques et sociales. »
Les organisateurs revendiquent un corps électoral plus important que celui de la primaire des écologistes de septembre (122 000 inscrits) ou que le congrès des Républicains de décembre (140 000 adhérents). L’objectif était de dépasser ces niveaux. Son ampleur reste toutefois beaucoup moins importante que la participation à la primaire de la gauche de 2017 (2 millions) ou celle de la droite du centre de l’automne 2016 (4,4 millions).
Un scrutin au jugement majoritaire
La spécificité de cette Primaire Populaire repose sur son mode de scrutin particulier : un vote par valeur. Inventé en 2002 par deux mathématiciens français, Rida Laraki et Michel Balinski, le jugement majoritaire est un mode de scrutin « qui modifie certes nos habitudes de vote, mais a l’avantage de favoriser une issue plus proche d’une prise de décision délibérative que le mode de scrutin actuel, le scrutin uninominal à deux tours », explique les organisateurs de la Primaire Populaire. Le but est d’évaluer les programmes en attribuant une mention.
Seront utilisées les mentions « très bien », « bien », « assez bien », « passable » et « insuffisant. » Tous les candidats disposent du même nombre de votes. Pour départager les différents candidats, les organisateurs du scrutin calculent la mention majoritaire ou mention médiane de chaque candidature. Celle rassemblant la meilleure mention majoritaire remporte le scrutin.
Les inscrits devront départager les sept candidats de gauche :
- Anna Agueb-Porterie
- Anne Hidalgo
- Yannick Jadot
- Pierre Larrouturou
- Charlotte Marchandise
- Jean-Luc Mélenchon
- Christiane Taubira
La mise en œuvre de la Primaire Populaire est confiée à la société Neovote, une entreprise spécialiste du vote électronique qui a déjà œuvré à l’organisation et à la réalisation des primaires d’EELV et LR. L’inscription au vote, gratuite, était ouverte à tous les citoyens et toutes les citoyennes « se reconnaissant dans le Socle Commun » de plus de seize ans.
Une initiative qui divise
Seulement, il y a un hic, l’initiative ne suscite pas l’adhésion de tous les participants. Trois des sept prétendants refusent de s’y engager et annoncent qu’ils seront candidats à l’élection présidentielle qu’importe le résultat de la primaire. L’écologiste Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont été rejoints dans leur opposition à ce projet par la maire de Paris, Anne Hidalgo qui avait dans un premier temps, accepté le principe d’une primaire pour désigner une candidature unique. Les candidats d’extrême gauche sont quant à eux absents du scrutin. Ni Fabien Roussel, ni Nathalie Arthaud, ni Philippe Poutou n’ont été sélectionnés.
» Lire aussi : Primaire or not primaire ? Le mois de janvier sera crucial pour la gauche
Les autres candidats engagés dans la Primaire Populaire, Christiane Taubira, Pierre Larrouturou, Anna Agueb-Porterie et Charlotte Marchandise, se sont engagés à respecter les règles du scrutin et de faire campagne pour le candidat remportant l’investiture.