L'objectif de suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d'ici la fin du quinquennat "n'est pas l'alpha et l'oméga" de la future réforme de l'Etat, a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat à la fonction publique Olivier Dussopt sur CNews.
"C'est un objectif, et en même temps ce n'est pas l'alpha et l'oméga", a déclaré le secrétaire d'Etat, interrogé sur la promesse de réduction des effectifs d'agents publics d'Emmanuel Macron.
"Si le seul objectif était quantitatif, mathématique, nous aurions commencé dès cette année, ça n'est pas le cas", a-t-il argumenté.
M. Dussopt s'exprimait au lendemain de l'annonce d'un appel à la grève et la mobilisation de sept syndicats sur neuf représentatifs de la fonction publique, pour le 22 mars prochain.
Il a plaidé pour "un dialogue serein" et rappelé qu'il allait rencontrer "dès la semaine prochaine" toutes les organisations syndicales lors de réunions bilatérales.
Olivier Dussopt est chargé, avec le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin, de mener durant toute l'année 2018 une grande concertation visant à "élaborer un nouveau contrat social avec les agents publics". Parmi les sujets qui seront abordés: l'annonce par le gouvernement de "plans de départs volontaires" inédits dans la fonction publique.
M. Dussopt a écarté mercredi l'idée que ces plans aient lieu dans certains secteurs: "Est-ce que vous imaginez que l'on puisse mettre en place un plan de départs volontaires dans les secteurs où nous recrutons des fonctionnaires ? Ca paraît contradictoire", a-t-il raillé.
"La fonction publique hospitalière n'est pas du tout concernée" par ces plans, a assuré pour sa part mercredi sur LCI la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, faisant valoir qu'au contraire on y "cherche à recruter".
"Ca ne concerne bien entendu ni l'éducation, ni la police, ni la santé", a-t-elle avancé, tout en reconnaissant un droit "à se poser la question" des missions nécessitant des fonctionnaires.
Par ailleurs, Olivier Dussopt a précisé ce qui pourrait être envisagé concernant l'un des autres thèmes de la concertation: la simplification des instances représentatives, qui sont "plus de 22.000", a-t-il rappelé.
"Certaines d'entre elles sont parfois voisines en termes de lieu et d'heure de réunion parce qu'elles sont composées des mêmes personnes", a-t-il déclaré mercredi dans une interview à la revue spécialisée Acteurs publics.
Actuellement, les représentants du personnel siègent dans des commissions administratives paritaires (CAP) pour les sujets relatifs aux carrières individuelles, dans des comités techniques (CT) pour discuter organisation du travail, emploi ou règles statutaires, et dans des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
"Un comité technique a d'ores et déjà la capacité de reprendre les attributions du CHSCT d'une collectivité ou d'un établissement lorsque celui-ci ne peut se tenir. Il faut poursuivre dans ce sens", a déclaré le secrétaire d'Etat, ouvrant la possibilité de leur regroupement.
Sur CNews, il a précisé qu'il n'existait pas "d'objectif chiffré" pour cette réduction des instances.