Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
« La réforme des retraites ne change pas radicalement les choses pour les enseignants », estime Pap Ndiaye
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Alors que le taux de gréviste dans l’Education nationale est en baisse sur les deux dernières journées de grève (les 23 et 28 mars derniers), après un rebond le mardi 7 mars, Pap Ndiaye estime que cette « décrue des chiffres » symbolise une mobilisation relativement faible des enseignants au mouvement social contre la réforme des retraites. « Les enseignants ont participé, de manière relativement importante, à la mobilisation. Ensuite, les chiffres ont décru. La réforme en elle-même a, certes, suscité des oppositions, et on peut le comprendre. Mais ils n’ont pas été les fers de lance de la mobilisation comme on a pu le voir dans le passé », analyse-t-il.
« Les enseignants se rendent compte que la réforme a un impact, mais dans des proportions qui restent relativement gérables »
Le ministre de l’Education nationale y voit une manifestation de « l’impact relatif » de la réforme sur les enseignants : « Un petit tiers des professeurs part d’ores et déjà à 64 ans. Les jeunes professeurs, qui ont souvent fait un bac + 5 voire un peu plus, même sans la réforme des retraites, seraient partis à 64 ou 65 ans. La réforme des retraites ne change pas radicalement les choses pour les enseignants. D’une manière générale, la réforme des retraites réclame un effort, et cela concerne aussi un certain nombre de professeurs, notamment ceux en fin de carrière qui voient en quelque sorte la ligne d’arrivée reculer. Mais les enseignants ont fait leur calcul et se rendent compte que la réforme telle que proposée, a un impact, bien entendu, mais dans des proportions qui restent relativement gérables. »
Pap Ndiaye promet une « revalorisation substantielle » annoncée « dans les prochains jours »
Le ministre de l’Education nationale a aussi détaillé les revalorisations des enseignants qui entreront en vigueur à la rentrée 2023, et qui figuraient déjà dans le budget 2023 présenté cet automne. Pap Ndiaye a d’abord présenté la « revalorisation socle », qui concernera tous les enseignants et les personnels de direction et administratifs des établissements, sans conditions : « Ce sera une revalorisation très substantielle, quelle que soit la date d’entrée dans le métier, conformément aux engagements du Président. Ce sera un pourcentage par rapport au salaire, qui correspond à un montant important, nous allons le préciser dans quelques jours. Ce sera aussi valable pour les personnels de direction, pour les personnels administratifs, et sans conditions. »
À cette revalorisation générale s’ajoute un autre volet, conditionnel, appelée « revalorisation pacte », explique le ministre de l’Education nationale, pour les enseignants, par exemple, qui accepteraient de faire des remplacements de courte durée : « Elle représentera à peu près une augmentation de 10 %, soit environ 3750 euros par an pour un salaire moyen. Ce sera pour les enseignants qui choisiront de nouvelles missions, comme les remplacements de courte durée : si le professeur de mathématiques est absent, le professeur d’histoire-géo pourra faire de l’histoire-géographie sur cette heure, et les élèves rattraperont l’heure de mathématiques sur une autre semaine. »
Dans l’enseignement primaire, ces « nouvelles missions » seront par exemple « une heure de soutien pour les élèves de sixième. » La revalorisation « pacte » sera assurée « sous forme de briques » et sur une base « indemnitaire », explique Pap Ndiaye : « Il y aura 1250 euros environ par brique. Chaque enseignant pourra choisir 1,2 ou 3 briques. Le pacte dans son ensemble, c’est 3 briques, donc 3750 euros par an [pour un salaire moyen d’enseignant]. »