Ce mardi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud doit transmettre aux partenaires sociaux son « programme de travail » sur le projet de réforme du droit du Travail. Une réforme qu’Henri Guaino ne porte pas dans son cœur. Le député LR des Yvelines s’en est d’abord pris à la méthode, considérant que « les ordonnances servent à résoudre des problèmes techniques, pas politiques ». « La bonne méthode c’est de discuter, la mauvaise ce sont les ordonnances », a-t-il ajouté. Il fustige une « gestion autoritaire et passablement irresponsable sur un sujet qui est au cœur du pacte social ».
Sur le fond, le candidat dans la 2ème circonscription des Yvelines ne souscrit pas à l’inversion de la hiérarchie des normes, c’est-à-dire à l’extension de la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche à de nombreux domaines, voulue par le gouvernement. Selon lui, « la durée du travail et la façon dont on rémunère les heures supplémentaires relèvent de l’accord de branche, qui est fait pour éviter la concurrence sauvage et le dumping social entre les entreprises d’une même branche ». « Ce n’est pas une bonne idée de vouloir vider complètement ou presque la négociation de branche pour la négociation d’entreprise », considère-t-il. Et de conclure : « Les petites entreprises vont payer les pots cassés. »
Guaino : « Ce n’est pas une bonne idée de vouloir vider complètement ou presque la négociation de branche pour la négociation d’entreprise »
Plus largement, Henri Guaino craint que « si on tient la loi à l’écart c’est le juge qui fera le Code du travail, et le juge c’est l’incertitude des jurisprudences » et va même jusqu’à dire que la réforme du droit du travail engagée par le gouvernement risque d’aboutir à ce que ce soit « le juge qui dirige l’entreprise à la place du patron ».