La réforme institutionnelle n’est pas « quelque chose d’essentiel » pour la France, estime Raffarin
Invité de Public Sénat, à la veille du 60e anniversaire du texte sur lequel repose la Ve République, l’ancien Premier ministre voit l’actuelle réforme des institutions, en suspend depuis l’été comme un enjeu secondaire. Il recommande de « faire en sorte de ne jamais insulter le Parlement ».

La réforme institutionnelle n’est pas « quelque chose d’essentiel » pour la France, estime Raffarin

Invité de Public Sénat, à la veille du 60e anniversaire du texte sur lequel repose la Ve République, l’ancien Premier ministre voit l’actuelle réforme des institutions, en suspend depuis l’été comme un enjeu secondaire. Il recommande de « faire en sorte de ne jamais insulter le Parlement ».
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Le texte fondamental avec lequel est née la Ve République, et qui régit l’organisation des pouvoirs dans notre pays et fixe les grands principes du pays, fête ce jeudi 4 octobre ses 60 ans. « Il y a du génie dans cette constitution », considère Jean-Pierre Raffarin, invité de notre émission Sénat 360.

Et si le texte a subi 24 retouches depuis sa première rédaction, l’ancien Premier ministre est catégorique : « moins on la touche, mieux on se porte ». L’ex-sénateur cite par exemple la révision qui a instauré le quinquennat pour le président de la République. « Cela n’a pas été forcément quelque chose d’extraordinaire ».

Sur la réforme qui a été proposée dès le premier congrès de Versailles en 2017, Jean-Pierre Raffarin appelle à se focaliser sur les grands défis : la sécurité, les migrations, l’emploi ou encore le pouvoir d’achat. « La réforme constitutionnelle, je ne la vois pas aujourd’hui comme quelque chose d’essentiel », tranche-t-il.

Il estime que les mauvaises relations entre le gouvernement et le Sénat, ravivées par l’affaire Benalla et les commentaires sur les travaux de la commission d’enquête présidée par Philippe Bas, ont contribué à mettre du plomb dans l’aile de cette réforme. « Je crois que toutes ces tensions vis-à-vis du Parlement ont rendu la réforme institutionnelle et constitutionnelle très difficile ».

« À partir du moment où vous traitez les parlementaires de petits marquis, à partir du moment où vous avez des fautes de langage de cette nature, vous créez des tensions entre le Parlement et l’exécutif. »
Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin : "Il y a du génie dans la constitution de la Ve République"
05:50

Partager cet article

Dans la même thématique

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le

3min

Politique

Municipales : le front « anti-LFI » désormais plus fort que le front « anti-RN »

59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.

Le

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le

La réforme institutionnelle n’est pas « quelque chose d’essentiel » pour la France, estime Raffarin
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le