Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
La « révolution » de la formation professionnelle voulue par Emmanuel Macron
Par Public Sénat
Publié le
La semaine dernière en Corrèze, on aura surtout retenu la phrase, « au lieu de foutre le bordel… ». Et Pourtant, le chef de l’État était venu présenter son futur grand chantier : la réforme de la formation professionnelle. « Il faut que commence ici une bataille, il faut qu’on arrête avec le défaitisme français » lançait Emmanuel Macron avant de prévenir que sa réforme nécessiterait « plein de petites révolutions culturelles et organisationnelles ».
À la fin du mois de septembre, le gouvernement a promis de mettre 15 milliards sur la table sur cinq ans, dans le cadre du grand plan d'investissement, avec pour but de former un million de chômeurs de longue durée et un million de « décrocheurs ».
Sur la méthode, le candidat Macron l’avait annoncé durant la campagne. Il compte transformer le compte personnel de formation, créé en 2014. Sur BFM, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a expliqué qu’elle souhaitait « que chaque Français, chaque salarié, puisse avoir sur une appli, facile d'accès à tous, ses droits à la formation, combien d'heures, combien ça coûte (...), quel est le taux d'insertion dans l'emploi après ».
Les représentants des partenaires sociaux reçus à l’Élysée se sont montrés sceptiques sur la réforme. Le numéro 1 de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly a insisté sur l’importance d’une négociation. « Le gouvernement va devoir nous écrire un document d'orientation et demander aux interlocuteurs sociaux s'ils souhaitent négocier sur la formation professionnelle ». Le leader syndical a également prévenu qu’il serait très vigilant à ce que le salarié ne soit pas seul pour « aller démarcher les organismes de formation, sans accompagnement ».
En effet, l’exécutif pourrait rogner sur les prérogatives des partenaires sociaux. Les cotisations formation des entreprises collectées par les OPCA (Organisme paritaires collecteurs agréés) seraient dirigées directement vers les Compte personnels de formation. Muni de ses points formation, en euros et non plus en heure, l’actif pourrait s’adresser directement à un organisme sans passer par un intermédiaire. Pourrait se poser alors une autre difficulté car Emmanuel Macron souhaite élargir la liste des formations au moins qualifiés. Jean-Claude Mailly a demandé ce jeudi « à ce qu’on fasse le tri parmi les organismes de formation. Dans son programme, le candidat Macron évoquait la création d’une nouvelle « labellisation », accordée aux organismes selon les critères liés à l’accompagnement et aux progrès réalisés par les apprentis.
Sur le plateau de Public Sénat, Hervé Chapron, ancien directeur adjoint de Pôle emploi, a alerté sur l’importance d’une refonte de la formation professionnelle comme préalable à l’augmentation de son financement. « Comment peut-on admettre qu’un seul demandeur d’emploi sur dix soit formé. On a formé pendant 40 ans ceux qui en ont le moins besoin ». (voir la vidéo)
La réforme annoncée de la formation professionnelle participe de la flexisécurité mise en avant par l’exécutif. « On s’est battus pour protéger le maximum d’emplois, mais c’est une mauvaise politique que de protéger tous les emplois, y compris ceux qui n’ont plus de destin économique » expliquait Emmanuel Macron la semaine dernière à propos de l’équipementier automobile GM&S.