Interrogé quelques minutes avant l’utilisation du 49.3 par Michel Barnier, le président du groupe centriste au Sénat a pesté contre la volonté de Marine Le Pen de censurer le gouvernement s’il n’évolue pas sur la désindexation des retraites sur l’inflation.
La Sécu sort enfin du rouge
Par Public Sénat
Publié le
Après 18 ans dans le rouge, la Sécurité sociale repasse finalement au vert. Ce mardi 25 septembre, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, accompagnée du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, est venue présenter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019. Un budget exceptionnel puisqu’il sera excédentaire, pour la première fois depuis 2001.
Depuis la fameuse « cagnotte Jospin », le trou de la Sécu n’a cessé de se creuser. Le premier budget de l'ère Macron n'a pas dérogé à la règle : voté fin 2017, il tablait sur un déficit de 2,2 milliards d'euros cette année. Finalement, ce ne sera que 400 millions d’euros en moins dans les caisses. Et pour 2019, le gouvernement table sur un excédent de 800 millions d’euros. Dans le viseur, 2024, qui devrait marquer la fin de la dette sociale. « Le trou de la Sécurité sociale est en passe d’être définitivement résorbé » s’est félicité Gérald Darmanin. « C’est un PLFSS à l’image de la politique que conduit le gouvernement : protéger les plus fragiles, investir pour l’avenir et libérer l’économie pour soutenir l’activité » a expliqué, de son côté, Agnès Buzyn.
Pour autant, pas de quoi pavoiser. Ce résultat est la conséquence d’importantes économies et d’efforts, réalisés depuis le début du quinquennat. Comme chaque année, l'Assurance maladie devra freiner l'évolution spontanée de ses dépenses, estimée à 4,5%. Elle devra donc trouver 3,8 milliards d'euros sur les prix des médicaments, les arrêts de travail et la chirurgie "ambulatoire", entre autres.
Cet effort, au même niveau que les années précédentes, ne suffira toutefois pas à sortir la Sécu du rouge. L'objectif sera atteint grâce à un tour de vis sur les pensions de retraite servies par l'Assurance vieillesse et sur les allocations familiales, qui seront revalorisées de 0,3%, bien en-deçà de l'inflation.
Il faut dire que de nombreuses dépenses sont prévues pour assurer les ambitions du gouvernement sur les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), le « reste à charge zéro » sur certains soins (optique, dentaire, audioprothèses), le plan pauvreté et sur la « transformation » du système de santé.
Sans oublier d'autres mesures qui feront encore grimper l'addition: revalorisation du minimum vieillesse, « correction » de la hausse de CSG pour les retraités modestes, exonération des heures supplémentaires, coup de pouce pour la garde d'enfants handicapés, allongement du congé maternité pour les travailleuses indépendantes... « Ce rétablissement des comptes, c’est ce qui nous permet d’être en capacité d’agir et d’être ambitieux » promet néanmoins Agnès Buzyn.