Sur les rails, dans le ciel, ou encore dans les amphis d'universités occupés, la semaine sociale qui sera marquée par l'examen du projet de loi...
Par Déborah CLAUDE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Sur les rails, dans le ciel, ou encore dans les amphis d'universités occupés, la semaine sociale qui sera marquée par l'examen du projet de loi SNCF à l'Assemblée lundi, s'annonce intense et tendue.
Sur le dossier SNCF, la CGT est encore montée d'un cran vendredi en expliquant que faute de véritable négociation possible avec le gouvernement, la grève par épisode de deux jours sur cinq pourrait se prolonger "au-delà du mois de juin".
Les syndicats sont ressortis cette semaine furieux de leurs deux premières séances de concertation au ministère des Transports, où Elisabeth Borne menait les débats sur statut, dette, recrutement...
Le deuxième épisode de la grève débute samedi soir à partir de 20H00 et se poursuivra dimanche et lundi après deux premières journées les 3 et 4 marquées par un trafic fortement perturbé.
Calendrier des jours de grève de syndicats de cheminots à partir du 3 avril
AFP
Le conflit du rail se télescope ce samedi avec la cinquième journée de grève chez Air France depuis le 22 février: la direction a annoncé l'annulation de 30% des vols samedi (25% des long-courriers au départ de Paris, 35% des moyen-courriers depuis et vers Roissy, 30% des court-courriers à Orly et en région).
Tout cela le premier week-end de départ en vacances de la zone A qui comprend notamment Bordeaux, Lyon, Besançon et Grenoble. Le Premier ministre Édouard Philippe a d'ailleurs décidé de reporter le déplacement qu'il avait initialement prévu au Mali.
Après un nouvel échec des négociations jeudi, les salariés d'Air France poursuivent en effet leur bras de fer pour obtenir 6% d'augmentation générale de salaire qu'ils réclament en contrepartie des efforts qu'ils considèrent avoir fourni ces dernières années. Le conflit semble dans l'impasse.
- Débat ferroviaire à l'Assemblée -
Dans le sud-est de la France ce sont les contrôleurs aériens qui sont appelés à la grève pour le week-end par deux syndicats, mais selon l'Aviation civile cela ne se traduira pas par des annulations de vols. Ils protestent pour des questions d'effectifs et pour leurs conditions de travail.
Chez Air France, deux autres journées de grève sont d'ores et déjà programmées mardi et mercredi.
Entre-temps, après l'examen en commission, le débat sur la réforme ferroviaire va entrer pleinement dans l'Hémicycle lundi soir. Il promet, là aussi, d'être tendu avec une partie de la gauche mobilisée pour défendre les cheminots. CGT-cheminots et Sud-Rail ont appelé à un rassemblement en début d'après-midi aux abords du Palais Bourbon.
L'examen du projet de loi doit se tenir jusqu'à jeudi soir, avec au menu la transformation de la SNCF en société anonyme, le calendrier de l'ouverture à la concurrence prévue au niveau européen, et la suppression de l'embauche au statut.
Un mur de l'université de Paris 8 à Saint-Denis (nord de Paris) le 6 avril 2018 lors d'une épisode de grève des étudiants
AFP
Et au bout de la nuit parlementaire... un troisième épisode de grève à la SNCF vendredi 13 et samedi 14 avril, qui va coïncider cette fois avec le début des vacances de la zone C, Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles.
Autre terrain de conflit, encore plus imprévisible: les universités. Trois universités sont complètement bloquées Jean-Jaurès (Toulouse), Paul-Valéry (Montpellier) et Paris-8, et d'autres facs connaissent des blocages, du fait d'une grogne contre les modalités d'accès à la fac, assimilées à de la "sélection".
La semaine n'est décidément pas avare en dossiers chauds, puisque lundi démarre la concertation dans la fonction publique, que l'exécutif prévoit de réformer, suivie d'une intersyndicale mardi, qui pourrait déboucher sur l'annonce d'une nouvelle journée d'action, après celle du 22 mars.
Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a annoncé sa candidature pour la tête du parti, ce 13 février. L’officialisation intervient dès le lendemain de celle de son rival Bruno Retailleau.
Les responsables du parti de droite se sont réunis ce jeudi matin. Ils ont décidé que les adhérents LR éliront leur nouveau président d’ici trois mois, alors que Bruno Retailleau défendait un calendrier plus serré, sur fond de guerre de chefs avec Laurent Wauquiez.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas se déclare en faveur de la candidature du ministre de l’Intérieur à la présidence du parti Les Républicains. Bruno Retailleau « veut porter une espérance pour la droite », et aujourd’hui au gouvernement, il en a « la légitimité », estime-t-elle.
Le ministre de l’Intérieur est officiellement candidat à la présidence des LR. Il peut compter sur « une très large adhésion majoritaire du groupe LR », selon le sénateur Marc-Philippe Daubresse. Mais les soutiens de Laurent Wauquiez, comme le sénateur Laurent Duplomb, l’accusent de relancer une « dramatique guerre des chefs ». L’enjeu pour Bruno Retailleau est maintenant d’obtenir un congrès au plus vite, car « les sondages, ça va, ça vient »…