En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
La semaine sociale sera chaude
Par Déborah CLAUDE
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Sur les rails, dans le ciel, ou encore dans les amphis d'universités occupés, la semaine sociale, qui sera marquée lundi par le début de l'examen du projet de loi SNCF à l'Assemblée, s'annonce intense et tendue.
Sur le dossier SNCF, la CGT est encore montée d'un cran vendredi en expliquant que, faute de véritable négociation possible avec le gouvernement, la grève par épisode de deux jours sur cinq pourrait se prolonger "au-delà du mois de juin".
Les syndicats sont ressortis cette semaine furieux de leurs deux premières séances de concertation au ministère des Transports, où Elisabeth Borne menait les débats. La séance de jeudi était consacrée à l'ouverture à la concurrence. La ministre a reconnu que la discussion était "compliquée", du fait notamment que la CGT est "contre le principe même", dans une interview à paraître dimanche dans Sud-Ouest où elle réaffirme aussi la volonté du gouvernement d'arrêter le recrutement au statut de cheminot.
Un sujet qui n'est "pas négociable", a insisté le Premier ministre Edouard Philippe, qui s'est dit décidé à "aller jusqu'au bout" de la réforme de la SNCF, dans une interview accordée au Parisien à paraître dimanche également.
Le deuxième épisode de la grève a débuté samedi soir à 20H00 et se poursuivra dimanche et lundi, le préavis courant jusqu'à 7H55 mardi, après deux premières journées les 3 et 4 avril. Dimanche, le trafic s'annonce toutefois moins perturbé, avec un TGV et un Intercités sur cinq, un TER et un Transilien sur trois, a annoncé la direction de la SNCF samedi.
Le taux de grévistes pourrait, lui aussi, être moins élevé: 35% des personnels indispensables pour faire rouler les trains se sont déclarés, contre 48% pour les 3 et 4 avril. La SNCF a néanmoins appelé à ne pas "tirer de plans sur la comète", la différence de mobilisation pouvant s'expliquer par le fait que cette journée de grève aura lieu pendant le weekend.
Le conflit du rail se télescopait samedi avec la cinquième journée de grève chez Air France depuis le 22 février: la direction a annulé 30% des vols.
Tout cela le premier weekend de départ en vacances de la zone A qui comprend notamment Bordeaux, Lyon, Besançon et Grenoble.
Après un nouvel échec des négociations jeudi, les salariés d'Air France poursuivent en effet leur bras de fer pour obtenir 6% d'augmentation générale de salaire qu'ils réclament en contrepartie des efforts qu'ils considèrent avoir fourni ces dernières années. Le conflit semble dans l'impasse.
- Débat ferroviaire à l'Assemblée -
Dans le sud-est de la France, ce sont les contrôleurs aériens qui étaient appelés à la grève pour le weekend par deux syndicats, mais selon l'Aviation civile, cela ne devait pas se traduire par des annulations de vols. Ils protestent pour des questions d'effectifs et pour leurs conditions de travail.
Chez Air France, deux autres journées de grève sont d'ores et déjà programmées mardi et mercredi.
Entre-temps, après l'examen en commission, le débat sur la réforme ferroviaire va entrer pleinement dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale lundi soir. Il promet, là aussi, d'être tendu avec une partie de la gauche mobilisée pour défendre les cheminots. La CGT Cheminots et SUD Rail ont appelé à un rassemblement en début d'après-midi aux abords du Palais Bourbon.
L'examen du projet de loi doit se tenir jusqu'à jeudi soir, avec au menu la transformation de la SNCF en société anonyme, le calendrier de l'ouverture à la concurrence prévue au niveau européen et la suppression de l'embauche au statut.
Et au bout de la nuit parlementaire... un troisième épisode de grève à la SNCF vendredi 13 et samedi 14 avril, qui va coïncider cette fois avec le début des vacances de la zone C (Montpellier, Paris, Toulouse, Versailles).
Autre terrain de conflit, encore plus imprévisible: les universités. Trois facultés sont complètement bloquées - Jean-Jaurès (Toulouse), Paul-Valéry (Montpellier) et Paris-8 - et d'autres connaissent des blocages, du fait d'une grogne contre les modalités d'accès à la fac, assimilées à de la "sélection".
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