Ancienne socialiste, aujourd’hui investie dans le mouvement lancé par Benoît Hamon (Génération.s), Sophie Taillé-Polian ne cache pas sa déception, après les réponses d’Emmanuel Macron aux cinq mois de contestations des gilets jaunes. « Pas d’inflexion. Au contraire, un entêtement dans la poursuite de réformes qui s’avèrent des réformes parfois de régression sociale », regrette la sénatrice du Val-de-Marne. « J’aurais aimé être surprise. »
Elle constate que le Président « au bout de deux ans d’exercice du pouvoir, découvre la réalité sociale et la fracture territoriale dans notre pays ». « Je dirais : il était temps ! »
Urgence climatique : « pas du tout à la hauteur des enjeux »
La parlementaire francilienne s’inquiète surtout de la direction donnée pour la réforme des retraites, à savoir un mécanisme de décote. « C’est retarder l’âge de départ à la retraite, c’est donc diminuer les retraites pour les gens qui sont en précarité ou pour les salariés qui se sont vus abîmer dans leur santé par leur travail. » Demain, elle redoute une « paupérisation à venir encore plus importante des retraités ».
Sur le volet environnemental, Sophie Taillé-Polian n’est pas convaincue par des annonces qui se réduisent à la création d’un « Conseil de défense écologique ». Selon elle, la prise de conscience climatique et écologique est en réalité « absente de ce discours ». « On ne parle pas des grandes entreprises qui polluent, on n’est pas du tout à la hauteur des enjeux, là ! »