La semaine dernière, après la décision de plusieurs pays européens de fournir des chars lourds à l’Ukraine, l’éventuel envoi de chars Leclerc français avait été débattu au Sénat, notamment lors des questions d’actualité au gouvernement. « Par définition, la victoire nécessite une escalade », avait asséné le président du groupe Les Indépendants, Claude Malhuret. « Nous formons le vœu que la France, dans le cadre d’une aide militaire concertée et cohérente avec ses partenaires, continue d’apporter une contribution substantielle à votre système de défense », explique une semaine plus tard Gérard Larcher.
« L’Ukraine doit non seulement être en capacité de résister mais aussi de prendre l’avantage stratégique. Nous devons l’y aider ! »
« Risque d’escalade dira-t-on ? », s’interroge le président du Sénat. « Ces craintes sont légitimes. Mais quelle est l’alternative laissée par la Russie ? » Ainsi, « la souveraineté de l’Ukraine sur l’ensemble de son territoire n’est pas négociable », d’après Gérard Larcher. « La Crimée ou le Donbass n’ont pas vocation à devenir l’Alsace-Lorraine de demain », a-t-il martelé.
Le Président du Sénat d’ajouter : « La France et l’Union européenne, à la différence de l’Ukraine, ne sont pas en guerre contre la Russie. Mais les autorités russes ont bel et bien désigné comme leur adversaire « l’Occident », pour reprendre leur propre terme. Dans ces circonstances, l’Ukraine doit non seulement être en capacité de résister mais aussi de prendre l’avantage stratégique. Nous devons l’y aider ! »
« Peut-on se figurer un parlement réuni régulièrement, sous la menace permanente des alertes à l’approche de missiles destructeurs ? »
Le président du Sénat a inscrit cette visite du président de la Rada en symétrique de la visite d’une délégation de sénateurs à l’assemblée ukrainienne, en juillet dernier : « Peut-on se figurer un parlement réuni régulièrement, sous la menace permanente des alertes à l’approche de missiles destructeurs ? Tel est le quotidien de nos collègues parlementaires de la Rada. »
Par ailleurs, Gérard Larcher a rappelé le caractère exceptionnel de ce moment : « Cela fait même plus de 20 ans – c’était en 2003 – qu’aucun Président d’une assemblée d’un pays étranger ne s’est exprimé à la tribune qui sera vôtre dans quelques instants, Monsieur le Président de la Rada. […] C’est dire le degré d’amitié et de confiance que le Sénat témoigne à la Rada et à son Président. »