La Suisse risque de placer la France sur liste rouge : « Une catastrophe », selon le sénateur de Haute-Savoie Loïc Hervé
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) pourrait placer la France sur sa liste rouge, ce mercredi. Cette décision aurait des « conséquences économiques et humaines majeures », selon le sénateur UC de Haute-Savoie, Loïc Hervé.

La Suisse risque de placer la France sur liste rouge : « Une catastrophe », selon le sénateur de Haute-Savoie Loïc Hervé

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) pourrait placer la France sur sa liste rouge, ce mercredi. Cette décision aurait des « conséquences économiques et humaines majeures », selon le sénateur UC de Haute-Savoie, Loïc Hervé.
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Par Hugo Lemonier

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« J’essaie par tous les moyens d’arrêter ça », raconte Loïc Hervé. Le sénateur centriste de Haute-Savoie multiplie les appels et les rendez-vous pour tenter de trouver une solution alternative à un rétablissement partiel des frontières entre la France et la Suisse.

La Confédération helvétique réfléchit à placer la France sur sa liste rouge, en raison de la hausse continue des cas de coronavirus sur le territoire. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) applique cette mesure à tous les pays, qui atteignent le seuil des 60 cas pour 100 000 habitants sur une période de quatorze jours.

Ce dimanche 23 août, la France en comptait 59,8. Le placement sur liste rouge de la France est donc « une possibilité », a commenté Yann Hulmann, interrogé par 24heures.ch. « Mercredi, la Confédération Helvétique pourrait annoncer le placement de la France en zone rouge, avec une quatorzaine, des contrôles aux frontières, etc. », précise Loïc Hervé.

« Il faut qu’on se parle entre élus locaux »

« J’essaie par tous les moyens d’arrêter ça car, même si on permet aux frontaliers et aux soignants de passer, c’est comme si vous faisiez passer le mur de Berlin au milieu de l’agglomération pour l’économie haut-savoyarde », estime-t-il.

Le parlementaire milite à l’inverse pour une harmonisation des politiques de santé publique de part et d’autre de la frontière : « Les Suisses ont reproché à une jeune française positive au Covid d’avoir été dans une boîte de nuit à Genève et d’avoir contaminé des Suisses à Genève, raconte Loïc Hervé. Mais, le problème, c’est le fait qu’elle soit allée en boîte ou que les boîtes de nuit soient ouvertes en Suisse ? »

« Il faut qu’on se parle entre élus locaux pour trouver des solutions, poursuit-il. Genève a généralisé le port du masque dans les transports car, en France, c’est obligatoire. » La Suisse ne serait pas le premier pays à imposer des restrictions aux personnes venant du territoire français.

Le Royaume-Uni impose toujours une quarantaine de quatorze jours aux personnes en provenance de l'Hexagone à leur arrivée sur le sol britannique. La Belgique avait également placé sur liste rouge le département de Mayenne, causant des annulations en cascade chez les hôteliers.

« Des exceptions, mais à de strictes conditions »

Loïc Hervé craint que l’annonce ne mette l’économie locale à genoux, sans épargner les voisins helvétiques : « Tous les emplois de service, dans le BTP, etc. comportent un très grand nombre de frontaliers. C’est donc toute l’économie genevoise qui est très dépendante de la France », analyse-t-il.

Sur les conséquences d’une telle mesure pour les 180 000 frontaliers, le porte-parole de l’OFSP précise : « Les personnes dont les activités sont absolument nécessaires au maintien du fonctionnement du système de santé feraient l’objet d’exceptions. » Environ 40 % des personnels hospitaliers du canton de Genève habitent côté français. « D’autres travailleurs frontaliers pourraient aussi se voir accorder des exceptions, mais à de strictes conditions », ajoute l’Office helvétique.

Mais le parlementaire français doute de l’intérêt de cette fermeture partielle des frontières : « Qu’on nous prouve, sur le plan épidémiologique que cela sert à quelque chose ! Il vaut mieux coordonner nos politiques de santé publique plutôt que de fermer les frontières. » Le sénateur attend encore des nouvelles de l’ambassadeur de France à Berne.

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