« La tendance de ce pouvoir est à l’autoritarisme », dénonce David Assouline
Dans Parlement Hebdo, le sénateur socialiste de Paris a étrillé la réforme constitutionnelle proposée par l’exécutif. Il demande « d’arrêter d’aller dans le sens du populisme ».

« La tendance de ce pouvoir est à l’autoritarisme », dénonce David Assouline

Dans Parlement Hebdo, le sénateur socialiste de Paris a étrillé la réforme constitutionnelle proposée par l’exécutif. Il demande « d’arrêter d’aller dans le sens du populisme ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les désaccords continuent de s’afficher au grand jour entre le Sénat et l’exécutif sur la révision constitutionnelle que le gouvernement est en train d’affiner. « Je vois une réforme qui ne cherche pas, dans ce qui est annoncé, à renforcer l’efficacité du travail parlementaire », a critiqué le sénateur (PS) David Assouline, dans Parlement Hebdo, remonté contre la proposition de limitation du droit d’amendement, censée fluidifier le travail des deux chambres.

Vice-président du Sénat, l’élu de la capitale a mis en cause les imperfections des textes de l’exécutif, « qui a la quasi-totalité de l’initiative parlementaire ». « C’est souvent l’exécutif qui ficelle mal les lois, très souvent c’est nous qui corrigeons les imperfections de la loi », a-t-il souligné.

« Nous le vivons comme une provocation […] Si on n’a pas le droit d’amendement, on dit non, c’est protestataire. Or, c’est dans l’amendement qu’on est obligé de proposer autre chose. Ce droit individuel est important », a expliqué le sénateur de Paris.

Constatant que la révision constitutionnelle « alimente le fait que le Parlement est là pour bavarder alors qu’il faut être efficace », David Assouline a considéré qu’elle « nourrissait l’antiparlementarisme ».

« Ceux qui gouvernent vont recevoir le retour de bâton »

Ajouté à cela l’emploi des ordonnances sur la réforme ferroviaire, l’utilisation au Sénat du vote bloqué sur la revalorisation des retraites agricoles, la coupe est pleine pour David Assouline. « La tendance de ce pouvoir, de ce gouvernement est à l’autoritarisme, et au pouvoir personnel du président de la République », a-t-il dénoncé, avant de mettre en garde l’exécutif :

« Il faut arrêter d’aller dans le sens du populisme, ceux qui gouvernent vont recevoir le retour de bâton très fort »

Une autre mesure emblématique de la réforme, qui prévoit de limiter à trois le nombre de mandats consécutifs que pourrait effectuer un élu, a constitué pendant plusieurs mois une ligne rouge infranchissable pour les sénateurs de la droite et du centre. La position de la majorité sénatoriale sur le sujet semble s’assouplir, les sénateurs préférant se concentrer sur la représentativité des territoires (lire notre article).

Côté socialiste, la limitation dans le temps n’a jamais été un point de blocage. « Le Parti socialiste fait cette proposition depuis un certain temps », a rappelé David Assouline.

Dans la même thématique

MORMANT SUR VERNISSON : FAR RIGHT BIG VICTORY PARTY MEETING
7min

Politique

Au milieu des champs du Loiret, le RN réunit l’extrême droite européenne pour défendre le soldat Le Pen

Reportage - Le Rassemblement national et ses alliés européens, Viktor Orban, Matteo Salvini ou encore Santiago Abascal, se sont rassemblés ce lundi 9 juin dans une ferme du Loiret pour célébrer le premier anniversaire de leur percée aux élections européennes. Un soutien affirmé de ces leaders nationalistes à la candidature, plus qu’incertaine, de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle.

Le

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
9min

Politique

Un an après la dissolution, un bilan législatif « très faible »

Depuis la dissolution, la majorité très relative à l’Assemblée ne permet plus au gouvernement de porter de grandes réformes. Plutôt que des projets de loi, il s’appuie sur les propositions de loi, texte d’origine parlementaire. Si de nombreux textes sont adoptés, la plupart n’ont qu’une portée limitée.

Le

Agirc et Arrco  retraite complementaire
6min

Politique

Age de départ à la retraite : le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) jette un nouveau pavé dans la mare

Alors qu’il doit être validé en plénière du Conseil d’orientation des retraites (COR) ce jeudi, le rapport annuel du COR table sur un déficit moins important que prévu à court terme, mais qui se creuse à long terme. La préconisation par l’organisme indépendant d’un nouveau recul de l’âge légal à 66,5 ans a été vivement critiquée par les syndicats.

Le