En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
La tentation radicale : un constat inquiétant mais ancien
Par Jules Duribreu
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Conduite pendant plus de deux ans, ce travail d’Anne Muxel et Olivier Galland démarre au lendemain des attentats de novembre 2015. Déjà, à l’époque, des voix dissonantes, notamment chez les jeunes, s’étaient faites entendre dans l’hommage rendu aux victimes de janvier 2015. En réaction, les deux chercheurs du CNRS interrogent, par questionnaire et par entretien, 7000 lycéens âgés de 14 à 16 ans.
Une radicalité élevée
Les résultats sont sans appel. Par exemple, un quart des lycéens ne condamnent pas totalement les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan, 68 % pensent que les médias n’ont pas dit toute la vérité sur ces deux attentats, 80 % estiment qu’on ne doit pas se moquer des religions, un tiers pense qu’il est légitime de s’engager dans une action violente pour défendre son point de vue, chez les jeunes musulmans, 81% d’entre eux pensent que c’est “plutôt la religion qui a raison sur la question de la création du monde”, et à 64% que “l’homosexualité n’est pas une façon comme une autre de vivre sa sexualité”.
Un échantillon représentatif ?
Pour autant, si les résultats interpellent, ils ne sont pas tout à fait représentatifs de l’ensemble des lycéens. Ainsi, les 7 000 jeunes viennent de territoires choisis par les auteurs car considéré comme propice à la radicalité. Ainsi, les quartiers nord de Marseille, la ville de Créteil ou encore la région lilloise ont été privilégiés en ce sens. En outre, l’échantillon comprend 39% de jeunes scolarisés dans des quartiers populaires et 26% de jeunes musulmans, des chiffres bien plus élevés qu’à l’échelle nationale.
Des conclusions sans surprise
Si l'enquête attire l’attention des médias ces derniers jours, pour beaucoup d’élus ou de représentants d’associations présents sur le terrain, ce constat est sans surprise. « Je ne suis pas du tout surprise, ce phénomène il est pas nouveau, on l’a juste occulté et mis sous la table. Et nous étions très peu nombreux à dire qu’il y avait urgence. » estime la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. (Voir notre article sur ce sujet)
Une responsabilité partagée
En outre, la sénatrice du Val d’Oise pointe la responsabilité partagée des acteurs de terrain comme de l’État. « Il y a une responsabilité politique, collective, on a pas voulu poser la réalité de ce qui arrive aujourd’hui. On est arrivé à un point ou ça va se tendre et on va arriver à une situation dramatique. Il y a eu des mots qu’on a pas le droit de prononcer, des phrases pas politiquement correctes de les prononcer, et les élus de terrain ont aussi leur responsabilités, lutter contre la prise des quartiers par certains “barbus”, c’est la responsabilité des élus de terrain. »