Lactalis, déserts médicaux, vaccins. La ministre des Solidarités et de la Santé a répondu aux questions de Tâm Tran-Huy après les questions d’actualité au gouvernement, ce jeudi.
Auditionnés au Sénat, les responsables des groupes de distribution, Auchan et Carrefour, ont reconnu que ces enseignes avaient remis en rayon des laits contaminés ramenés par les consommateurs (lire notre article). Une « fraude grave » pour la ministre des Solidarité et de la Santé. Elle pointe « la totale responsabilité des distributeurs qui auront à en rendre compte ». Le sénateur Alain Milon s’en prend, lui, aux pharmaciens qui sont également mis en cause dans cette affaire (voir son interview). Une faute d’autant plus grave, selon lui, que les pharmaciens sont des professionnels de santé. « Quelques pharmacies n’ont pas retiré les lots (de laits contaminés) », confirme Agnès Buzyn. « C’est leur totale responsabilité et la présidente du Conseil de l’ordre des pharmaciens a dit qu’elle allait prendre des sanctions disciplinaires », se réjouit la ministre.
« Il y a un débat sur le numerus clausus parce que nous avons besoin de réfléchir à la façon dont nous sélectionnons les étudiants (en médecine) », explique Agnès Buzyn
Interrogée sur les déserts médicaux, Agnès Buzyn a confirmé son refus d’instaurer des mesures coercitives pour inciter les médecins à s’installer dans des zones sous dotées. Face au manque de médecins, « il y a un débat sur le numerus clausus parce que nous avons besoin de réfléchir à la façon dont nous sélectionnons les étudiants (en médecine) », explique la ministre. Mais, une éventuelle réforme sur la sélection des futurs médecins « ne sera pas la solution pour lutter contre les déserts médicaux », assure-t-elle.
« Nous devons trouver des solutions d’organisation différente sur les territoires », affirme Agnès Buzyn qui expose différents scénarios : « partage du temps médical, que des médecins en zones sur dotées aillent donner du temps dans les territoires en difficulté, partage de tâches entre les professionnels de santé ».
Agnès Buzyn demande un « effort de rattrapage du vaccin contre la rougeole »
Une femme est décédée des suites d’une rougeole cette semaine, un drame qui conforte le constat de la ministre de la Santé sur les insuffisances de la vaccination en France. « On a laissé des générations entières d’enfants ne pas être vaccinés, il y a eu un relâchement des pouvoirs publics face à la politique vaccinale, raison pour laquelle j’ai été obligé de rendre les vaccins obligatoires », explique Agnès Buzyn. Aujourd’hui, elle « demande aux familles qui ont des enfants de faire cet effort de rattrapage du vaccin contre la rougeole pour protéger leurs enfants ».