Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, a affirmé mardi à France Info que les centristes avaient décidé d'être "des alliés loyaux mais vigilants" de François Fillon dans sa course à la présidentielle.
"On n'a pas été mièvres" et "le débat a eu lieu au plus fort de la crise" lorsque François Fillon a annoncé qu'il était convoqué en vue d'une probable mise en examen pour des soupçons d'emplois fictifs de ses proches, a souligné le député de Seine-Saint-Denis, rappelant qu'un accord sur le programme et un accord sur les élections législatives avaient déjà été passés.
Après le refus d'Alain Juppé de se lancer, "il reste un seul candidat pouvant incarner la droite et le centre" et permettant de "garantir l'alternance", a justifié M. Lagarde.
Et même si le candidat de la droite est mis en examen mercredi, "il n'y a plus d'autre option (que lui) pour ne pas effacer 20 à 25% des électeurs français", d'après M. Lagarde.
"On a décidé de maintenir les accords et d'être à la fois des alliés loyaux mais vigilants", a-t-il ajouté, avant un bureau exécutif de son parti en fin de journée. La semaine dernière, l'UDI avait dit attendre des "initiatives" de Fillon envers le centre.
M. Lagarde veut que le candidat LR "sache rassembler large" car "ce n'est pas à partir d'un petit noyau de militants qu'on gagne une élection". "Nous ne pouvons pas faire campagne" avec l'ancien ministre Charles Millon, exclu de l'UDF en 1998 après avoir été élu président de la région Rhône-Alpes grâce aux voix du Front National, a-t-il dit par ailleurs, assurant qu'il "fera pas partie de l'organigramme".
Au sujet du programme, pour lequel François Fillon a affirmé avoir repris "beaucoup de propositions" de l'UDI, M. Lagarde a rappelé les points d'accord: retour aux 39 heures, retraite à 65 ans, TVA sociale et gouvernance de la zone euro notamment.
Parmi les "divergences", le président de l'UDI a cité la scolarisation obligatoire à 3 ans, et non 5 ans comme le propose M. Fillon, ou "une assurance obligatoire" pour la dépendance, et non optionnelle.
Enfin, sur la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, "c'est un objectif qui est souhaitable" mais "je ne pense pas qu'on y arrive en 5 ans, c'est plutôt 6 à 7 ans", selon lui.