Le député LREM et vice-président de l'Assemblée nationale Sacha Houlié a estimé mercredi que l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui a rejoint La République en Marche (LREM), "s'auto-exclut" du parti majoritaire avec ses positions sur la laïcité.
"Quand (M. Valls) demande des clarifications, il ne s'exprime qu'en son nom et ne porte pas la ligne du mouvement. Il radicalise la laïcité. Il peut continuer à s'exprimer en son nom mais il s'auto-exclut et se marginalise de LREM", affirme le député de la Vienne au Figaro.
Manuel Valls, qui est député de l'Essonne, a demandé mercredi à Emmanuel Macron de "clarifier sa position sur la laïcité devant les Français", après une levée de boucliers à gauche contre l'appel du président à "réparer" le lien "abîmé" entre l'Église et l'État.
"Manuel Valls fait une erreur fondamentale dans sa lecture de la loi de 1905" sur la séparation des cultes et de l’État, selon M. Houlié. Il "défend une position qui n'est pas celle du mouvement LREM. Il veut créer une religion d'État qui devient la laïcité, alors que l'État n'a pas de religion et qu'il n'y a pas de religion d'État. Nous défendons la neutralité de l'État, l'expression des cultes de façon libre tant que cela respecte la République".
L'ex Premier ministre Manuel Valls demande à Emmanuel Macron de "clarifier sa position sur la laïcité devant les Français"
AFP/Archives
"Comme pour (l'ancien président) François Hollande, les propos de Manuel Valls expriment une certaine nostalgie vis-à-vis de la fonction qu'il a occupée. Cela donne l'impression d'un revanchard, ce qui n'est pas à la hauteur", estime l'élu de la Vienne. "Il doit comprendre que nous avons une ligne, et que contrairement à ce qu'il croit, le groupe LREM n'est pas désidéologisé".
Pour sa part, l'un des vice-présidents LREM de l'Assemblée, Hugues Renson, a jugé que "le président de la République n'a pas besoin de clarifier sa position sur la laïcité, qui est limpide, dans la tradition républicaine de la France depuis 1905", où "chacun peut croire ou ne pas croire" et où "il y a un pacte qui permet à l’État de dialoguer dans un cadre serein et stable avec chacun des cultes".
"Il n'y a pas de laïcité de combat", ni de "laïcité détendue", et "si quelqu'un doit clarifier sa position sur le sujet de la laïcité, c'est bien Manuel Valls", a déclaré ce député de Paris à l'AFP.
Interrogé à la mi-journée sur le discours du président de la République, le porte-parole de LREM Gabriel Attal l'a aussi trouvé d'une "limpidité totale": "c'est la lettre de la loi de 1905".
"Certains peuvent défendre une autre vision, considérer que la laïcité, c'est la négation des religions, ce n'est pas ma vision, ce n'est d'évidence pas celle de la majorité, et si certains sont en désaccord avec cette ligne et considèrent que ça pose un problème, c'est à eux de voir ce qu'ils veulent faire", a glissé ce député des Hauts-de-Seine devant l'Association des journalistes parlementaires.
Moins d’un an après le précédent projet de loi, le gouvernement va porter un nouveau texte sur l’immigration. L’idée est de reprendre « les articles censurés par le Conseil constitutionnel », selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais chez les députés Renaissance, on prédit un groupe coupé en deux sur le sujet. « On sait qu’aucun texte ne passera sans l’accord du RN », pointe le sénateur écologiste Guy Benarroche.
Le gouvernement a annoncé l’examen d’un nouveau texte sur l’immigration dès le début de l’année 2025. Il y a à peine un an, la droite sénatoriale menée par Bruno Retailleau avait vu ses amendements au précédent texte largement censurés par le Conseil constitutionnel au motif de cavaliers législatifs. Ces dispositions pourraient réapparaître.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».