« Laissez tomber l’Europe, venez aux Etats-Unis ! » ou comment Washington drague les entreprises innovantes européennes

« Laissez tomber l’Europe, venez aux Etats-Unis ! » ou comment Washington drague les entreprises innovantes européennes

Les Etats-Unis ont mis sur la table, en août dernier, plus de 370 milliards de dollars avec l’Inflation Reduction Act (IRA). Un plan de subventions massives pour soutenir son tissu industriel et attirer les entreprises du monde entier afin d’assurer la transition écologique. Pour l’eurodéputé français Pierre Larrouturou, l’Union européenne doit réagir urgemment sous peine de très nombreuses délocalisations.
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L’allié américain a surpris tout le monde et en premier lieu les Européens quand Washington en août dernier a dégainé son IRA, Inflation Reduction Act. L’IRA est un programme de subventions et d’allégements fiscaux de plus 370 milliards de dollars visant à financer la transition écologique.

Les Américains, « ils y vont à la hache ! »

Les Etats-Unis espèrent ainsi attirer les entreprises les plus innovantes, en menant une politique commerciale agressive, clairement assumée. « Les Américains, ils mettent 400 milliards. C’est énorme et ils y vont à la hache ! », s’alerte Pierre Larrouturou, eurodéputé français socialiste. « J’ai vu l’autre jour un chercheur qui travaille sur l’hydrogène. Il disait que c’est en Europe qu’on fait tous les brevets sur l’hydrogène vert, mais ils ­ [les Américains] vont nous piquer tout ce qui est industriel parce qu’ils proposent des exonérations massives. Si vous faites une usine pour faire de l’hydrogène ou des batteries électriques, vous avez une aide de 75 % ! Et c’est une aide définitive qui ne sera pas à rembourser. »

« Il faut réagir »

L’élu français regrette le manque d’ambition de la réponse européenne, qui peine à parler d’une seule et même voix. Lors du dernier Conseil européen du 9 février, les 27 se sont mis d’accord sur le plan industriel vert. Il autorise des aides d’Etat massives mais seulement au plan national. Pas de mécanisme de solidarité, comme alors que le réclamaient les pays les plus endettés comme l’Italie et l’Espagne. « L’autre jour, le premier ministre belge disait qu’il y avait des gens qui appelaient les entreprises en Belgique pour leur dire, laissez tomber l’Europe, venez aux Etats-Unis. Donc si l’Europe n’est pas capable de réagir, on va y avoir des délocalisations qui vont amener à une crise sociale encore plus grande. Donc oui il faut réagir ! Et pour l’heure ce que les chefs d’Etat ont dit n’est pas du tout à la hauteur. »
Pierre Larrouturou souhaite que Bruxelles affiche un montant similaire à celui avancé par les Etats-Unis pour retenir ses entreprises et relancer son tissu industriel.

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