L’arrivée au pouvoir de Friedrich Merz va-t-elle marquer le début d’un nouveau chapitre dans la relation franco-allemande ? Alors que le mandat d’Olaf Scholz a été marqué par d’importantes rivalités avec la France sur les sujets européens, l’arrivée de Friedrich Merz au poste de chancelier peut faire espérer un alignement des positions des deux pays. Pour marquer ce renouveau, Friedrich Merz se rendra en France le 7 mai, deux jours après son investiture.
Vers une relance des relations franco-allemandes ?
« On va vers cette relance », estime le député européen Bernard Guetta (Renaissance) alors que les relations entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz étaient réputées mauvaises. Les deux hommes n’ont jamais réussi à s’engager en commun et porter la voix de l’Union européenne sur des sujets comme l’aide militaire à l’Ukraine ou la crise climatique. Néanmoins, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et sa politique étrangère agressive ont accéléré la remise en question profonde du modèle allemand.
« On va vers la naissance d’une nouvelle Allemagne par rapport à celle que nous connaissons depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », s’enthousiasme Bernard Guetta qui note que l’Allemagne ne peut plus se reposer sur le parapluie militaire américain.
L’Allemagne, n’est « très probablement pas hostile à un emprunt commun européen pour le réarmement »
« Cette Allemagne, aujourd’hui, veut investir dans la défense commune, elle n’est plus hostile à l’endettement pour l’investissement dans les infrastructures et dans l’armement », note Bernard Guetta pour illustrer les évolutions politiques structurelles que traverse l’Allemagne. Jusqu’à récemment, l’Allemagne se montrait particulièrement hostile au recours à la dette, poussant pour limiter les déficits des différents pays européens. En mars, la CDU et le SPD, qui composent la coalition au pouvoir, se sont entendus pour mettre de côté l’orthodoxie budgétaire et annoncer un plan d’investissement massif pour les infrastructures et la défense. Pour Bernard Guetta, le pays le plus peuplé de l’Union européenne est désormais sur « la même position que la France sur les grands dossiers ».
Le développement d’une défense commune européenne, point de divergence historique entre la France et l’Allemagne, connaît des évolutions majeures. L’Allemagne, n’est « très probablement pas hostile à un emprunt commun européen pour le réarmement », souligne Bernard Guetta. Déjà évoquée en mars dernier, l’idée d’un emprunt commun pourrait faire son retour.