Lampedusa : « La France prendra sa part », affirme François Patriat

« Gérald Darmanin a dit que nous accepterons sur le territoire ceux qui peuvent espérer avoir un titre de séjour », explique le président du groupe RDPI du Sénat, au sujet de l’arrivée de nouveaux migrants. Il lui paraît « difficile de faire un référendum sur l’immigration ».
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L’invité de « Bonjour chez vous », sur Public Sénat, était ce mardi le sénateur Renaissance, François Patriat, président du groupe RDPI du Sénat. Interrogé sur l’arrivée de nombreux migrants en Italie, à Lampedusa, le sénateur a développé la position du gouvernement.

« Marine Le Pen est dans une posture d’une opposante irresponsable »

« Gérald Darmanin a dit que nous accepterons sur le territoire ceux qui peuvent espérer avoir un titre de séjour. Donc la France prendra sa part alors que d’autres ont dit non. La France a accueilli le bateau quand l’Italie n’en voulait pas. La doctrine de la France, c’est humanité, fermeté, efficacité », affirme François Patriat, qui souligne qu’« il faut d’abord que le pacte migratoire, en passe d’être signé à Bruxelles, soit signé », mais « il y a déjà une règle qui permet de repartir » les migrants entre pays membres.

Le patron des sénateurs macronistes attaque dans ce dossier la position de la leader du Rassemblement national. « Marine Le Pen est dans une posture d’une opposante irresponsable. Elle-même ne croit pas ce qu’elle dit exactement. Elle dit aujourd’hui ce que la première ministre italienne, Giorgia Meloni, disait avant d’être élue : arrêter les bateaux en mer, etc. Et qui aujourd’hui, se rend compte que sans aide de l’Europe, elle n’y arrivera pas. […] Il n’y a de solution qu’européenne, aujourd’hui », soutient François Patriat.

Texte immigration : au Sénat le 6 novembre et à l’Assemblée « plutôt en janvier »

Concernant le projet de loi sur l’immigration, François Patriat défend autant la partie sur les reconduites à la frontière que les régularisations dans les métiers en tension, que « les entrepreneurs demandent ». Une « double radicalité » nécessaire à son « équilibre ». Pour lui, la situation à Lampedusa ne doit pas conduire à modifier le texte.

« Le Président s’est exprimé pour dire que le texte de loi immigration lui tenait à cœur. Qu’il voulait qu’il soit présenté au Parlement avant Noël, et même voté avant Noël, mais j’ai compris qu’à l’Assemblée nationale, ce serait plutôt en janvier. Au Sénat, ce sera le 6 novembre », explique le président du groupe RDPI.

« Ça me paraît difficile de faire un référendum sur l’immigration »

Alors que le chef de l’Etat avait ouvert la porte à un élargissement du champ du référendum à l’immigration, ce qui nécessiterait une révision de la Constitution, François Patriat ne défend pas l’idée d’une consultation des Français sur le sujet.

« Ça me paraît difficile de faire un référendum sur l’immigration. […] Il dit ça, car le Président a l’habitude de ne fermer aucune porte, d’écouter les partis d’opposition, de dialoguer avec eux, de chercher des solutions, de trouver des voies. […] Ce n’est pas de l’enfumage, ça me paraît être de la bonne concertation », selon le sénateur de la Côte-d’Or.

Des sénatoriales « difficiles » pour Renaissance, mais François Patriat espère « rester à l’étiage »

A cinq jours des élections sénatoriales, prévues dimanche 24 septembre, François Patriat a reconnu qu’elles pouvaient être « difficiles » pour les candidats Renaissance et son groupe, d’autant que le RDPI a « 4 sortants qui ne se représentent pas ».

Alors qu’Horizons espère gagner quelques sièges, « ça va se jouer à 2 ou 3 sièges, ces gains ou ces pertes » au sein de la majorité présidentielle. « Je pense que les équilibres du Sénat vont bouger sur 30 sièges. J’espère que nous restions à l’étiage et que nous en gagnions un ou deux », lance le président de groupe. Quant au RN, « il aura 3 ou 4 sénateurs, peut-être 5 », mais pas davantage, selon François Patriat.

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