Lampedusa : « La France prendra sa part », affirme François Patriat

« Gérald Darmanin a dit que nous accepterons sur le territoire ceux qui peuvent espérer avoir un titre de séjour », explique le président du groupe RDPI du Sénat, au sujet de l’arrivée de nouveaux migrants. Il lui paraît « difficile de faire un référendum sur l’immigration ».
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L’invité de « Bonjour chez vous », sur Public Sénat, était ce mardi le sénateur Renaissance, François Patriat, président du groupe RDPI du Sénat. Interrogé sur l’arrivée de nombreux migrants en Italie, à Lampedusa, le sénateur a développé la position du gouvernement.

« Marine Le Pen est dans une posture d’une opposante irresponsable »

« Gérald Darmanin a dit que nous accepterons sur le territoire ceux qui peuvent espérer avoir un titre de séjour. Donc la France prendra sa part alors que d’autres ont dit non. La France a accueilli le bateau quand l’Italie n’en voulait pas. La doctrine de la France, c’est humanité, fermeté, efficacité », affirme François Patriat, qui souligne qu’« il faut d’abord que le pacte migratoire, en passe d’être signé à Bruxelles, soit signé », mais « il y a déjà une règle qui permet de repartir » les migrants entre pays membres.

Le patron des sénateurs macronistes attaque dans ce dossier la position de la leader du Rassemblement national. « Marine Le Pen est dans une posture d’une opposante irresponsable. Elle-même ne croit pas ce qu’elle dit exactement. Elle dit aujourd’hui ce que la première ministre italienne, Giorgia Meloni, disait avant d’être élue : arrêter les bateaux en mer, etc. Et qui aujourd’hui, se rend compte que sans aide de l’Europe, elle n’y arrivera pas. […] Il n’y a de solution qu’européenne, aujourd’hui », soutient François Patriat.

Texte immigration : au Sénat le 6 novembre et à l’Assemblée « plutôt en janvier »

Concernant le projet de loi sur l’immigration, François Patriat défend autant la partie sur les reconduites à la frontière que les régularisations dans les métiers en tension, que « les entrepreneurs demandent ». Une « double radicalité » nécessaire à son « équilibre ». Pour lui, la situation à Lampedusa ne doit pas conduire à modifier le texte.

« Le Président s’est exprimé pour dire que le texte de loi immigration lui tenait à cœur. Qu’il voulait qu’il soit présenté au Parlement avant Noël, et même voté avant Noël, mais j’ai compris qu’à l’Assemblée nationale, ce serait plutôt en janvier. Au Sénat, ce sera le 6 novembre », explique le président du groupe RDPI.

« Ça me paraît difficile de faire un référendum sur l’immigration »

Alors que le chef de l’Etat avait ouvert la porte à un élargissement du champ du référendum à l’immigration, ce qui nécessiterait une révision de la Constitution, François Patriat ne défend pas l’idée d’une consultation des Français sur le sujet.

« Ça me paraît difficile de faire un référendum sur l’immigration. […] Il dit ça, car le Président a l’habitude de ne fermer aucune porte, d’écouter les partis d’opposition, de dialoguer avec eux, de chercher des solutions, de trouver des voies. […] Ce n’est pas de l’enfumage, ça me paraît être de la bonne concertation », selon le sénateur de la Côte-d’Or.

Des sénatoriales « difficiles » pour Renaissance, mais François Patriat espère « rester à l’étiage »

A cinq jours des élections sénatoriales, prévues dimanche 24 septembre, François Patriat a reconnu qu’elles pouvaient être « difficiles » pour les candidats Renaissance et son groupe, d’autant que le RDPI a « 4 sortants qui ne se représentent pas ».

Alors qu’Horizons espère gagner quelques sièges, « ça va se jouer à 2 ou 3 sièges, ces gains ou ces pertes » au sein de la majorité présidentielle. « Je pense que les équilibres du Sénat vont bouger sur 30 sièges. J’espère que nous restions à l’étiage et que nous en gagnions un ou deux », lance le président de groupe. Quant au RN, « il aura 3 ou 4 sénateurs, peut-être 5 », mais pas davantage, selon François Patriat.

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Lampedusa – 190 Migrants From Ghana Arrived on the Island on a Coast Guard Boat, Italy – 18 Sep 2023
7min

Politique

Pacte migratoire européen : « L’idée est d’arriver à un accord général avant les élections européennes de 2024 »

Après trois ans d’âpres négociations, l’Union européenne se dirige vers un accord pour un nouveau pacte migratoire. Les échecs répétés de la réglementation actuelle et les récents épisodes d’afflux de migrants ont fini de convaincre les Vingt-sept de la nécessité d’en finir avec le statu quo. Analyse avec François Héran, sociologue et démographe, spécialiste des questions de migrations internationales.

Le

Spontaneous demonstration against the pension reform in Bordeaux
6min

Politique

Contrôles au faciès : récépissé, caméras-piétons, formation des forces de l’ordre… Quelles solutions ?

Saisi par plusieurs ONG, le Conseil d’Etat doit se pencher vendredi sur la pratique des « contrôles au faciès ». Les associations demandent au juge administratif d’ordonner à l’Etat de prendre une série de mesures telle que la modification du Code de procédure pénale pour interdire la discrimination dans les contrôles d’identité. Un débat de longue date au Sénat et dans le débat public.

Le

PARIS : Rendez-vous Gerard Larcher dans son bureau au Senat.
6min

Politique

Gérard Larcher en passe d’être élu président du Sénat pour la cinquième fois

A lui seul, il représente l’institution. Gérard Larcher s’apprête à être réélu président du Sénat pour la cinquième fois, le 2 octobre. Une longévité qui fait figure d’exception dans le paysage politique actuel. Depuis sa première élection en 2008 au Plateau, le sénateur LR a su imprimer sa marque sur la Haute assemblée.

Le

Lampedusa : « La France prendra sa part », affirme François Patriat
7min

Politique

Ils quittent le Sénat : Pierre Laurent, le discret militant communiste

Pierre Laurent est du genre réservé. Aussi bien au Sénat qu’au Parti communiste, ce Parisien de naissance a pourtant occupé les plus hautes fonctions : vice-président du Sénat, secrétaire national du PCF.. Après onze ans à la Chambre haute, il s’apprête à rendre les clés, côté parti en revanche, il ne rendra jamais sa carte.

Le