Laurence Cohen : « Monsieur le ministre, c’est de l’enfumage ! »
Vif échange entre la sénatrice Laurence Cohen et le ministre de la santé Olivier Véran. Lors des questions au gouvernement, la sénatrice communiste du Val de Marne a attaqué l’exécutif au sujet des moyens accordés à l’hôpital. « En 20 ans, 100 000 lits ont été fermés selon le médecin urgentiste Christian Prudhomme, près de 4 500 ces deux dernières années » a rappelé Laurence Cohen.

Laurence Cohen : « Monsieur le ministre, c’est de l’enfumage ! »

Vif échange entre la sénatrice Laurence Cohen et le ministre de la santé Olivier Véran. Lors des questions au gouvernement, la sénatrice communiste du Val de Marne a attaqué l’exécutif au sujet des moyens accordés à l’hôpital. « En 20 ans, 100 000 lits ont été fermés selon le médecin urgentiste Christian Prudhomme, près de 4 500 ces deux dernières années » a rappelé Laurence Cohen.
Public Sénat

Par Fabien Recker

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Quant aux 2 milliards d’euros annoncés par Édouard Philippe pour aider l'hôpital dans la bataille contre le coronavirus, ils proviendraient en réalité de crédits votés lors du dernier budget, mais « gelés » jusqu’ici. Une sorte de provision, à la disposition du gouvernement en cas de besoin. Pour la sénatrice, il ne s’agit pas là de moyens nouveaux pour l’hôpital. « Vous annoncez 2 milliards d’euros alors qu’en réalité il s’agit simplement d’un dégel des crédits. C’est proprement insultant pour le personnel de santé que le Président de la République a qualifié « d'héroïnes et de héros en blouse blanche ». Ils n’ont pas besoin de compliments, ils ont besoin d’actes forts ! » a-t-elle affirmé, avant de rappeler que les crédits alloués à la santé « ont baissé de 5 milliards d’euros, dont 1 milliard pour l'hôpital » dans le budget 2020. Et de s’étonner, enfin, que le projet de loi de finances rectificatif présenté aux sénateurs et qui doit être examiné demain en urgence ne comprend « pas une ligne qui concerne la santé ».

« Ce qui m’a mis en colère c'est la réponse du ministre »

« Tous les moyens sont mis en œuvre » a répondu le ministre Olivier Véran. « Le provisionnement de moyens, ce n’est pas notre logiciel, nous sommes dans le logiciel de porter assistance par tous les moyens aux soignants » a-t-il expliqué, reprenant à plusieurs reprises l’expression présidentielle « quoi qu’il en coûte ». Avant de saluer la mobilisation citoyenne qui s’exprime un peu partout en soutien au personnel soignant, « comme ces restaurateurs qui installent leur food-truck à la sortie des hôpitaux pour que les soignants puissent se restaurer ».

« Pardon M. le ministre mais c’est de l’enfumage ! » s’est emportée Laurence Cohen. « Je ne parle pas de logiciel, je parle de budget. Ce que vous avez dit mobilise la société civile mais pas le gouvernement ». « Ce qui m’a mis en colère c'est la réponse du ministre » explique Laurence Cohen à publicsenat.fr. « S’il n’y a pas de ligne budgétaire qui dit clairement x milliards pour l'hôpital ou x milliards pour la santé, je ne vois pas comment ils mobilisent des financements. Le ministre est en deçà de la colère qui s’exprime dans les hôpitaux de nos circonscriptions, où l’on manque de gants, de matériel » .

Partager cet article

Dans la même thématique

Documentaire Paris le mystère du palais disparu de Stéphane Jacques
5min

Politique

Paris, le mystère d’un palais disparu

Les promeneurs, touristes ou Parisiens qui déambulent sur le parvis de Notre-Dame, s’imaginent-ils qu’à quelques pas de là se dressait au Moyen Âge, l’une des plus somptueuses résidences d’Europe ? Et surtout, comment, six siècles plus tard, le tout premier palais de nos rois, bâti sur l’île de la Cité, au beau milieu de la capitale, a-t-il pu devenir ce fantôme de l’Histoire ? Dans son documentaire Le mystère du palais disparu, Stéphane Jacques retrace l’enquête menée par un trio de scientifiques spécialistes de la reconstitution numérique.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le