La passe d’armes a été vive. Ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement, Laurence Rossignol a demandé au gouvernement de révoquer Georges Tron, le maire de Draveil (Essonne), de ses fonctions d’édiles, ce dernier ayant été condamné à 5 ans de prison, dont 2 avec sursis, pour viol et agression sexuelle en réunion. « Quelle hérésie ! », lui a rétorqué le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, considérant qu’il n’était pas de son ressort d’interférer dans les décisions de justice. Relancé par Laurence Rossignol, qui a rappelé son passé d’avocat de Georges Tron, le ministre a ensuite quitté l’hémicycle.
Après cette séance agitée, Laurence Rossignol s’est expliquée au micro de Public Sénat. « Je pense qu’on ne peut pas être maire en prison. Georges Tron a été incarcéré à l’issue de l’audience. C’est encore une façon pour le gouvernement de dire ‘on ne croit pas les victimes’ ! », a-t-elle estimé. Et de marteler : « On n’arrête pas de dire aux femmes ‘parlez, parlez, parlez’mais dès qu’elles parlent, on leur dit ‘on ne vous croit pas’. Une fois de plus, c’est ce qu’on dit aux victimes de Georges Tron bien que l’auteur soit aujourd’hui en prison. Le gouvernement doit dire comme tout le monde à toutes les femmes qui parlent ‘on vous croit’ ! »
La sénatrice de l’Oise a par ailleurs critiqué l’action de l’exécutif en la matière, qui a pourtant érigé le sujet en « grande cause du quinquennat ». « Ce quinquennat a un problème avec les hommes de pouvoir mis en cause dans des affaires de violences sexuelles à l’encontre des femmes. Ce quinquennat aura révélé que les femmes victimes de violences ne sont toujours pas crues et que les hommes de pouvoir, eux, sont toujours crus », a-t-elle déploré.