Laurent Berger va rencontrer les députés LR opposés à la réforme : « Il peut y avoir un consensus entre des gens de progrès », espère Patrick Kanner

Laurent Berger va rencontrer les députés LR opposés à la réforme : « Il peut y avoir un consensus entre des gens de progrès », espère Patrick Kanner

Le président du groupe socialiste au Sénat n’est « pas choqué » par la rencontre prévue mercredi entre Laurent Berger et les députés LR opposés à la réforme des retraites. Patrick Kanner maintient l’objectif de ne pas voter l’ensemble de la réforme, et affirme que les groupes de gauche sont prêts à « résister » à la majorité sénatoriale qui entend voter avant le 12 mars.
Louis Mollier-Sabet

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« Enfin du débat. Cela faisait quatre jours qu’on l’espérait. » Avec des discussions animées sur la retraite par capitalisation, ce dimanche matin d’examen au Sénat a en effet rejoué un débat historique entre la gauche et la droite du Sénat, ce dont se félicite le président du groupe socialiste, Patrick Kanner : « Sur la capitalisation, la droite est revenue à cette logique qui est de faire de la répartition un socle et le reste sera de la capitalisation. Une partie des centristes n’en voulait pas. Cela signifie que les masques sont en train de tomber, le bon vieux clivage droite – gauche qui plaît à M. Retailleau – et je ne suis pas loin d’être d’accord avec lui – revient au Sénat. »

« Que M. Berger rencontre des parlementaires, cela ne me choque pas »

En réaction à l’interview d’Olivier Dussopt dans Le Parisien, qui estimait que la réforme des retraites « ne fera pas de perdants », Patrick Kanner s’inscrit en faux contre une réforme dont « le cœur » est « de faire payer à un maximum de Français l’incurie budgétaire du gouvernement. Pour sortir de ses déficits, plutôt que de taxer les superdividendes, on demande aux Français de faire des efforts supplémentaires », ajoute le président du groupe socialiste.

Et la gauche n’est pas la seule à s’opposer à cette réforme des retraites. D’après France Inter, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, rencontrerait ce mercredi les députés LR opposés à la réforme des retraites. Aurélien Pradié, ses proches, et certains députés LR pourraient ainsi obliger le gouvernement à recourir au 49-3 lors du vote solennel.

« Je ne sais pas dans quelles conditions cette rencontre a pu être organisée. Le groupe LR à l’Assemblée est beaucoup plus divisé qu’ici, qui est bien tenu, bien à droite. Ils pensent qu’en faisant voter une réforme de droite ici, M. Macron disparaîtra. […] Que M. Berger rencontre des parlementaires, cela ne me choque pas. Il peut y avoir un consensus des gens de progrès, il y a des gaullistes sociaux qui ont contribué à l’avènement de la gauche au pouvoir et je les respecte particulièrement », a réagi Patrick Kanner.

« Nous prenons la parole sans agressivité, sans insulte, avec des arguments de fond »

En attendant, « le combat ne fait que commencer », pour le président du groupe socialiste, qui loue l’opposition de la gauche sénatoriale depuis le début des débats, et défend « un consensus » au sein du Sénat pour débattre de l’article 7 mardi : « Nous prenons la parole sans agressivité, sans insulte, avec des arguments de fond. Il y a un consensus au sein de la haute assemblée pour dire qu’il est utile que l’article 7 soit abordé quand les Français se seront exprimés. C’est bien que notre débat ait lieu juste après cette prise de position de nos concitoyens. »

Face aux moyens de la majorité sénatoriale pour accélérer les débats au Sénat, Patrick Kanner temporise : « Nous verrons bien comment les choses vont se passer. On s’y attend, nous résisterons. » Le président du groupe socialiste garde le cap : le but c’est que cette réforme ne soit pas votée par le Sénat. « Voter une réforme de ce style ce n’est pas bon pour les Français, il faut l’affaiblir. […] Il y a des failles sur le plan constitutionnel. » Patrick Kanner semble suggérer que sans vote en première lecture à l’Assemblée, et – le cas échéant – sans vote au Sénat non plus, une éventuelle saisine du Conseil constitutionnel pourrait avoir plus de chance d’aboutir à une censure d’une partie du texte. Les sénateurs ont jusqu’au dimanche 12 mars pour voter sur l’ensemble du texte.

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