À un mois des élections municipales, la sécurité est abordée comme d’autres thèmes de campagne dans les différentes communes de France. Interrogé dans « Audition publique », l’émission de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro, Laurent Nuñez a défendu le principe d’une police municipale armée. « Je pense – je le dis à titre personnel, en tant que secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur – qu'évidemment les policiers municipaux doivent être armés […] bien sûr avec des armes létales. » Étant donné le principe de libre administration qui prévaut en France pour les communes, la déclaration de l’ex-directeur général de la Sécurité intérieure en restera au stade de conseil. « Il nous serait très difficile de l’imposer dans un texte réglementaire », a-t-il reconnu.
Dans son argumentation, Laurent Nuñez a rappelé que la police, qu’elle soit nationale ou municipale, pouvait être une cible. Et de citer l’exemple bien connu de l’attentat du 8 janvier 2015. Clarissa Jean-Philippe était une policière municipale. « Les policiers peuvent être des cibles, il faut qu’ils puissent se défendre », a insisté le numéro deux de la place Beauvau.
Autre intérêt de la « nécessité » de pouvoir disposer d’une police municipale : décharger certaines tâches de la police nationale.
« C'est en tant qu'homme politique que j'ai participé à une réunion de travail avec Agnès Buzyn »
Paris est un cas à part : la police municipale n’existe pas encore. Mais de nombreux candidats poussent pour sa création. Après avoir été longtemps défavorable à cette idée, la maire sortante (PS) Anne Hidalgo s’est convertie à ce principe, défendu également par ses deux principales adversaires : Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM). Ces deux dernières sont, en revanche, favorables à une police municipale armée, à la différence de la maire sortante.
Laurent Nuñez s’est d’ailleurs défendu de tout « mélange des genres », après une réunion consacrée à la sécurité avec Agnès Buzyn, dans le cadre de la campagne des municipales. Le secrétaire d’État a insisté sur son expertise et a réfuté toute utilisation des moyens du ministère. « C'est en tant qu'homme politique que j'ai participé à une réunion de travail avec Agnès Buzyn sur les questions de sécurité. J’y suis allé tout seul, j'ai travaillé mon dossier tout seul. »