Laurent Nuñez se dit favorable personnellement à des polices municipales armées

Laurent Nuñez se dit favorable personnellement à des polices municipales armées

Pour qu’ils puissent riposter en cas d’attaque, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur souhaite que les policiers municipaux soient équipés d’armes létales. Mais il précise que le gouvernement ne pourra pas obliger les communes dans cette voie.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

À un mois des élections municipales, la sécurité est abordée comme d’autres thèmes de campagne dans les différentes communes de France. Interrogé dans « Audition publique », l’émission de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro, Laurent Nuñez a défendu le principe d’une police municipale armée. « Je pense – je le dis à titre personnel, en tant que secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur – qu'évidemment les policiers municipaux doivent être armés […] bien sûr avec des armes létales. » Étant donné le principe de libre administration qui prévaut en France pour les communes, la déclaration de l’ex-directeur général de la Sécurité intérieure en restera au stade de conseil. « Il nous serait très difficile de l’imposer dans un texte réglementaire », a-t-il reconnu.

Dans son argumentation, Laurent Nuñez a rappelé que la police, qu’elle soit nationale ou municipale, pouvait être une cible. Et de citer l’exemple bien connu de l’attentat du 8 janvier 2015. Clarissa Jean-Philippe était une policière municipale. « Les policiers peuvent être des cibles, il faut qu’ils puissent se défendre », a insisté le numéro deux de la place Beauvau.

Autre intérêt de la « nécessité » de pouvoir disposer d’une police municipale : décharger certaines tâches de la police nationale.

« C'est en tant qu'homme politique que j'ai participé à une réunion de travail avec Agnès Buzyn »

Paris est un cas à part : la police municipale n’existe pas encore. Mais de nombreux candidats poussent pour sa création. Après avoir été longtemps défavorable à cette idée, la maire sortante (PS) Anne Hidalgo s’est convertie à ce principe, défendu également par ses deux principales adversaires : Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM). Ces deux dernières sont, en revanche, favorables à une police municipale armée, à la différence de la maire sortante.

Laurent Nuñez s’est d’ailleurs défendu de tout « mélange des genres », après une réunion consacrée à la sécurité avec Agnès Buzyn, dans le cadre de la campagne des municipales. Le secrétaire d’État a insisté sur son expertise et a réfuté toute utilisation des moyens du ministère. « C'est en tant qu'homme politique que j'ai participé à une réunion de travail avec Agnès Buzyn sur les questions de sécurité. J’y suis allé tout seul, j'ai travaillé mon dossier tout seul. »

Dans la même thématique

Paris: Senat Michel Barnier declaration politique generale
9min

Politique

Budget : entre les divisions du bloc central et l’absence de majorité, le 49.3 paraît inévitable

Les hausses d’impôt ciblées sur les grandes entreprises et les plus fortunés, annoncées par Michel Barnier, continuent de diviser la majorité relative. Frondeur en chef, Gérard Darmanin continue de profiter de sa liberté retrouvée en jouant sa propre partition, au risque d’affaiblir le premier ministre. Tous ne ferment pourtant pas la porte à la hausse de la fiscalité.

Le

Emmanuel Macron speech at Place des Cocotiers – Noumea
7min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Ne pas convoquer le Congrès est un signe d’apaisement, mais cela suscite aussi beaucoup d’interrogations »

Le Premier ministre a indiqué que la réforme constitutionnelle sur le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, élément déclencheur des violences dans l’archipel, « ne sera pas soumise » au Congrès. Si cette annonce a soulevé la colère de certains membres du camp présidentiel, de nombreux élus, indépendantistes ou loyalistes, saluent la volonté d’apaisement affichée par le nouveau gouvernement.

Le

Karoutchi
2min

Politique

Tribune de sénateurs LR en soutien à Bruno Retailleau : « L’Etat de droit n’est pas immuable. Il évolue avec les lois que l’on vote », justifie Roger Karoutchi

Les sénateurs Les Républicains vont publier une tribune en soutien à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, après la polémique sur l’Etat de droit qui ne serait « pas intangible, ni sacré ». Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine, l’a co-signée. Pour lui, l’Etat de droit « n’est pas immuable » et « l’expression populaire peut le faire évoluer ».

Le

Laurent Nuñez se dit favorable personnellement à des polices municipales armées
2min

Politique

Taxation exceptionnelle sur les grandes entreprises : « Que de temps perdu », regrette la gauche du Sénat

Depuis un forum à Berlin, Emmanuel Macron a estimé mercredi qu’une « taxation exceptionnelle sur les sociétés », telle qu’annoncée par le gouvernement de Michel Barnier, était « bien comprise par les grandes entreprises » mais qu’elle devait être « limitée ». La veille, Michel Barnier avait annoncé aux députés, lors de son discours de politique générale, qu’une participation serait demandée aux « grandes entreprises qui réalisent des profits importants » et aux « Français les plus fortunés », au nom de la « justice fiscale ». Cette taxation exceptionnelle a été confirmée par le Premier ministre au Sénat, ce mercredi. A la sortie du discours de politique générale, le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard reste prudent. « On verra le montant et l’orientation de cette mesure. Mais une taxation sur les superprofits, c’est quelque chose qu’on a portée et qu’on continue à porter. Que de temps perdu pour se rendre compte qu’on avait besoin d’un peu de justice fiscale », a-t-il regretté sur le plateau de Public Sénat. A ses côtés, la présidente du groupe communiste, Cécile Cukierman s’interroge sur le rôle joué par Emmanuel Macron en cette période inédite. « Ce qui est étonnant, c’est que le Président donne son avis sur un débat qui doit se dérouler entre le gouvernement et le Parlement. Ce serait bien qu’il ne commente pas chaque mesures qui n’ont pas été encore votées d’ailleurs et qui laisse le Parlement faire son travail ».  

Le