Le secrétaire national du Parti communiste français Pierre Laurent a annoncé jeudi à Toulouse qu'il interpellerait la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal au sujet de la "situation particulière" de l'Université Le Mirail, toujours sous tutelle provisoire.
Lors des questions au gouvernement, "on va interpeller sur la situation du Mirail qui est une situation toute particulière", s'est engagé le secrétaire national du PCF lors d'une rencontre avec les étudiants et les enseignants de l'établissement, à un mois de la rentrée universitaire.
La vingtaine de personnes présentes a fait part au sénateur de Paris de ses craintes face à la "situation préoccupante" de l'Université.
Après plusieurs mois de blocage du Mirail par des étudiants opposés à la réforme gouvernementale d'accès à l'enseignement supérieur, la ministre Frédérique Vidal avait dissous l'ensemble des conseils de l'université et nommé mi-mars Richard Laganier, administrateur provisoire.
Actuellement, M. Laganier est toujours en poste et les élections des conseils principaux sont prévues pour "courant novembre", ce qui génère de nombreuses inquiétudes.
"On ne sait pas comment va se passer cette rentrée car l'administrateur provisoire, nommé sur décision autoritaire de la ministre, ne peut pas prendre de décision politique tant que les conseils centraux, et notamment le conseil d'administration, n'ont pas été reformés", a expliqué lors de la réunion un professeur d'Arts plastiques.
Cela concerne "notamment la campagne d'emploi 2019 et 2020" pour les recrutements et remplacements d'enseignants-chercheurs, a-t-il explicité, "c'est une énorme incertitude alors qu'on est déjà avec un nombre de filières sous-encadrées très important".
"Dès la rentrée parlementaire, on pourra interpeller la ministre sous la forme d'une question au gouvernement pour demander comment elle compte sortir l'université de cette situation", a réagi Pierre Laurent, jugeant la "situation scandaleuse".
"De quoi s'occupe la ministre si elle ne s'occupe pas d'un problème comme celui-là, dans un des plus grands pôles universitaires français ?", a-t-il fustigé.
Le chef de file du PCF a dénoncé la "légèreté" de Mme Vidal face à "des problèmes graves de blocage institutionnel".