Un mois après sa démission fracassante du gouvernement, Gérard Collomb doit retrouver lundi son fauteuil de maire de Lyon, où son retour destiné...
Par Pierre PRATABUY
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Un mois après sa démission fracassante du gouvernement, Gérard Collomb doit retrouver lundi son fauteuil de maire de Lyon, où son retour destiné à préparer les élections de 2020 n'a fait qu'exacerber les rivalités.
Sur le papier, le scrutin ne devrait être qu'une formalité, l'ex-ministre de l'Intérieur disposant toujours d'une confortable et docile majorité à l'Hôtel de Ville.
Les présidents et présidentes des cinq groupes politiques dont les 46 élus - sur 73 au total - soutiennent l'actuel exécutif, mis sur pied après le départ de M. Collomb pour la place Beauvau en mai 2017, comptent réaffirmer leur soutien "au projet porté en 2014 par Gérard Collomb et son équipe".
Quatre d'entre eux étaient adjoints au maire démissionnaire Georges Képénékian et comptent a priori le rester... Mais "le 5 novembre, Collomb peut très bien rebattre les cartes. Personne ne veut se le mettre à dos d'ici là car si quelqu'un lève le petit doigt, il ne finit pas le mandat", confiait une adjointe à l'AFP à l'approche du vote.
Reste à savoir si la discipline s'imposera dans les rangs. Il y a quatre ans, aucune de ses voix potentielles n'avait manqué au baron lyonnais pour obtenir un troisième mandat. Mais "il craint aujourd'hui d'être mal élu, avec des bulletins blancs, ou des gens qui ne viennent pas", glisse un proche.
La fédération socialiste du Rhône a appelé ses membres siégeant aux côtés des marcheurs dans le groupe municipal de M. Collomb, à ne pas voter pour lui. Mais, ici comme ailleurs, "tuer le père" n'est pas chose facile: début octobre à Bron, lors de la Fête de la Rose départementale, le Premier secrétaire Olivier Faure en personne a tenté de rallier les conseillers PS de la métropole à la cause de l'indépendance, et seule une élue lyonnaise de l'agglomération a fait le déplacement.
De quoi douter de la sincérité du scrutin de lundi matin ? Denis Broliquier, maire centriste du 2e arrondissement, a demandé à ce que tous les élus passent par l'isoloir et que les bulletins soient pré-imprimés, pour éviter d'avoir à les remplir à la main sous les yeux d'un voisin d'hémicycle indiscret. La municipalité a refusé, la loi n'imposant rien en la matière - seulement un vote secret et non à main levée.
- "Solitaire" -
Une fois réélu, le plus difficile restera à accomplir pour celui qui règne sur Lyon depuis 2001 et souhaite continuer après 2020, face aux tensions nées de son éloignement avorté.
Le président de la métropole de Lyon David Kimelfeld (g), le maire de Lyon Georges Képénékian (c) et l'ex-ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb (d), lors d'une conférence de presse, le 17 octobre 2018 à la maire de Lyon
AFP/Archives
Brouille avec Emmanuel Macron, crainte de perdre "sa" ville, décision imposée par son épouse, référente départementale critiquée de La République en Marche... toutes les raisons ont été avancées pour expliquer le retour précipité du baron.
"Collomb, c'est un solitaire. Sa seule boussole, c'est lui-même. Je peux comprendre qu'être au gouvernement, ça ne lui convenait plus. Mais une sortie pareille, ça ne lui ressemble pas", estime un parlementaire LREM du Rhône, pour qui 2020 est loin d'être gagné d'avance.
A droite, deux candidats sont sortis du bois: Étienne Blanc, lieutenant de Laurent Wauquiez à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et Pascal Blache, maire du huppé 6e arrondissement.
"On n'est pas tout seuls sur la place", a concédé Collomb lors d'une curieuse conférence de presse organisée mi-octobre avec M. Képénékian et David Kimelfeld, son successeur à la présidence de la métropole qui, lui, reste en poste. L'unité y était de mise mais surtout de façade, ce dernier multipliant les signes d'affranchissement envers son mentor devenu rival.
Dernier épisode en date: les limogeages, révélés cette semaine par le quotidien régional Le Progrès, de sa directrice et de son chef de cabinet à la métropole, la première fidèle parmi les fidèles de M. Collomb, le second proche de son épouse Caroline. L'entourage de M. Kimelfeld évoque un problème de "loyauté". Leur départ était prévu après le 5 novembre mais une ultime goutte d'eau aurait fait déborder le vase prématurément.
De quoi mettre de l'ambiance, lundi après-midi, dans l'hémicycle de la métropole où Gérard Collomb retrouvera aussi son siège de conseiller.
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