Après avoir fait de la moralisation de la vie publique le premier chantier de son quinquennat, Emmanuel Macron voit cette exigence ternie par...
Par Jérémy MAROT
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Après avoir fait de la moralisation de la vie publique le premier chantier de son quinquennat, Emmanuel Macron voit cette exigence ternie par les affaires dans lesquelles seraient impliqués les ministres Richard Ferrand et Marielle de Sarnez.
Le thème de la probité avait animé la campagne présidentielle, marquée par l'affaire Fillon, et revient comme un boomerang pour bousculer le début du mandat d'Emmanuel Macron.
La vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez à Paris, le 13 mai 2017
AFP
Mardi, la mire s'est déportée sur la ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez, visée avec 18 autres députés européens de tous bords par une enquête préliminaire pour des emplois fictifs présumés de collaborateurs au Parlement européen. La vice-présidente du MoDem a déposé une plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre l'eurodéputée du Front national Sophie Montel, qui a envoyé une lettre à l'origine de la procédure.
Ces accusations s'ajoutent à celles lancées contre le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, proche de M. Macron et secrétaire général du parti La République en marche (REM).
Le député du Finistère est dans la tempête depuis une semaine et les premières révélations du Canard enchaîné concernant une location immobilière des Mutuelles de Bretagne impliquant sa compagne.
Le ministre de la cohésion des territoires Richard Ferrand, le 29 mai 2017 à Deauville (Calvados)
AFP
Edouard Philippe lui a une nouvelle fois apporté son soutien mardi soir sur France 2, "malgré l'exaspération des Français" devant ce type de pratiques. Il a répété que tout ministre mis en examen devrait quitter le gouvernement.
Il reste que, d'après un sondage Harris interactive pour RMC et Atlantico réalisé après l'intervention du Premier ministre, une large majorité de Français - respectivement 70% et 62% - estiment que Richard Ferrand et Marielle de Sarnez devraient démissionner.
Les vents contraires ne faiblissent pas : selon des informations publiées par Le Monde, qui épingle un "mélange des genres", et Mediapart mardi, la compagne de M. Ferrand, qui est avocate, a eu plusieurs contrats auprès des Mutuelles, dont M. Ferrand a été directeur général de 1998 à 2012. Et son ex-femme, artiste plasticienne, a également obtenu plusieurs contrats d'aménagement d'intérieur, via ces mêmes Mutuelles de Bretagne.
M. Ferrand s'est élevé en particulier contre l'enquête du Monde, dont il "réfute et condamne tous les soupçons implicites". "Sous couvert de présentation objective de situations, cet article fait des amalgames et laisse place à tous les sous-entendus sans jamais rien démontrer", a-t-il dénoncé dans un communiqué, avant de "répondre point par point" aux "allégations" du quotidien.
Autre fausse note, une candidate en Seine-Saint-Denis de la République en marche a été épinglée lundi par Mediapart pour avoir mis en location un appartement dans un immeuble insalubre.
Alors que le ministre de la Justice François Bayrou prépare un projet de loi de moralisation de la vie publique, érigé comme la première mesure phare du quinquennat et dont l'examen est reporté au 14 juin, ces affaires sèment le trouble et revigorent les adversaires de M. Macron.
- "Ça sent la carabistouille" -
"Le gouvernement doit apporter les réponses (aux questions) que les Français se posent. M. Ferrand a sûrement des explications à donner, le gouvernement a sûrement un accompagnement à apporter", plaide François Baroin, chef de file LR pour les législatives.
"Ça sent la carabistouille, cette affaire", grince de son côté le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, estimant qu'elle est "une excellente vitrine du macronisme réel", pris "la main dans le pot".
"C'est une propagande permanente pour nous, pour montrer l'écart qu'il y a entre ces donneurs de leçon et ce qu'ils sont réellement", ironise le dirigeant de la France insoumise dans Le Parisien de mercredi.
La presse estime que l'affaire de "l'encombrant monsieur Ferrand" (Le Parisien), "caillou dans les chaussures de Macron" (Libération), fait "tache" (Les Echos) dans ce début de quinquennat.
"On était jusque-là dans un ancien monde avec des règles insuffisantes en matière de transparence", admet auprès de l'AFP Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. "Je peux vous dire que le texte qui est en cours d'élaboration va beaucoup plus loin que ce que l'on peut penser", vante-t-il aussi.
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