Le Conseil d’Etat appelé à statuer sur Mme Collomb, juge administrative et cadre LREM
Caroline Collomb, l'épouse du ministre de l'Intérieur, peut-elle être juge administrative et responsable de LREM ? La question...

Le Conseil d’Etat appelé à statuer sur Mme Collomb, juge administrative et cadre LREM

Caroline Collomb, l'épouse du ministre de l'Intérieur, peut-elle être juge administrative et responsable de LREM ? La question...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Caroline Collomb, l'épouse du ministre de l'Intérieur, peut-elle être juge administrative et responsable de LREM ? La question est posée au Conseil d’État par un Lyonnais qui évoque un "risque de conflit d'intérêts" et de manquement à son "obligation de réserve".

Le 25 octobre, comme l'avait révélé l'hebdomadaire satirique lyonnais Les Potins d'Angèle, Éric Forquin avait adressé un premier courrier au vice-président du Conseil d’État, Jean-Marc Sauvé. Sans obtenir de réponse, "signe d'embarras".

Mardi, dans une nouvelle lettre dont l'AFP a eu copie, ce juriste d'entreprise a réitéré sa demande de saisine du Collège de déontologie de l'institution. "Pas dans un but politique mais parce que je crois à la cause que je défends", a assuré cet ancien élu LR de Caluire, près de Lyon.

Sollicité par l'AFP, le Conseil d’État n'a pas fait de commentaires.

Caroline Collomb, qui travaillait depuis 2015 au tribunal administratif (TA) de Toulon, a été mutée durant l'été à Paris puis désignée "référente" de La République en Marche (LREM) pour le Rhône, le 6 octobre.

Le 18 septembre, le Conseil de déontologie a déjà rendu un avis sur sa mutation, à l'origine d'une polémique.

Il ne s'y était pas opposé, appelant toutefois Mme Collomb à être "tout particulièrement vigilante" quant à son "obligation de réserve" et sa "discrétion professionnelle" ; il avait enjoint aussi le TA de Paris à l'écarter de tout dossier "relevant du ministère de l'Intérieur, y compris naturellement au titre du contentieux des étrangers".

Le vice-président du Conseil d’État s'était alors fendu d'une "mise au point" en faveur de Mme Collomb. "Il ne saurait y avoir de stigmatisation ou d'interdiction professionnelle tenant aux liens familiaux des juges", affirmait alors Jean-Marc Sauvé.

Mais pour M. Forquin la donne a changé depuis que l'épouse du ministre a pris des responsabilités politiques.

Un avis partagé par Paul Cassia, professeur de droit à la Sorbonne. Sur un blog hébergé par Mediapart, il rappelait le 11 octobre le paragraphe 49 de la Charte de déontologie de la juridiction administrative.

Celui-ci stipule que "certaines responsabilités de premier plan, au sein d’un parti politique ou dans l’équipe de campagne d’un candidat à un mandat national, par exemple, peuvent, du fait notamment de leur exposition médiatique et de la charge de travail qu’elles comportent, se révéler en pratique inconciliables avec l’exercice normal des fonctions au sein de l’institution".

Partager cet article

Dans la même thématique

Le Conseil d’Etat appelé à statuer sur Mme Collomb, juge administrative et cadre LREM
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Le Conseil d’Etat appelé à statuer sur Mme Collomb, juge administrative et cadre LREM
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le