Le conseiller Sandro Gozi démissionne de Matignon
L'ancien secrétaire d'État italien devenu conseiller d'Édouard Philippe, Sandro Gozi, a annoncé mercredi dans un courrier...

Le conseiller Sandro Gozi démissionne de Matignon

L'ancien secrétaire d'État italien devenu conseiller d'Édouard Philippe, Sandro Gozi, a annoncé mercredi dans un courrier...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'ancien secrétaire d'État italien devenu conseiller d'Édouard Philippe, Sandro Gozi, a annoncé mercredi dans un courrier transmis à l'AFP sa démission, après avoir été soupçonné d'avoir travaillé avec le gouvernement maltais tout en étant à Matignon.

Dénonçant de "viles attaques", l'Italien a décidé "à contre-coeur" de démissionner pour "retrouver la pleine liberté de parole" afin de se défendre et "éviter toute instrumentalisation politique qui pourrait porter préjudice au chef du gouvernement" français.

Matignon a indiqué à l'AFP "prendre acte de sa décision qui lui permettra d'apporter sereinement toutes les explications nécessaires" et a dit "remercier" M. Gozi "pour le travail accompli depuis août".

Lundi, Le Monde et le quotidien maltais Times of Malta avaient affirmé que Sandro Gozi avait signé un contrat de conseil avec Malte en juin 2018. Le gouvernement maltais comme M. Gozi avaient dans un premier temps déclaré au Monde que ce contrat étaient encore valables, avant de changer de version.

"Le contrat maltais mentionné dans la presse régit légalement une mission de conseil effectuée en tant que consultant externe auprès des autorités maltaises", s'est-il défendu dans le courrier.

Cette collaboration "a cessé à (sa) demande après le résultat des élections européennes en France" le 26 mai, poursuit-il, assurant avoir remis des preuves de ses affirmations.

Elu en 22e position sur la liste de La République en marche, M. Gozi n'a cependant pas encore siégé comme eurodéputé, en raison des reports successifs du Brexit qui retardent le départ du contingent britannique.

En attendant, il a donc été embauché au cabinet du Premier ministre français le 1er août, se voyant au passage taxé de "trahison" par une partie de la classe politique italienne. A cette occasion, l'Italien avait réalisé ses "obligations déclaratives en tant que conseiller ministériel auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique" (HATVP), assure-t-il dans sa lettre.

Il ajoute qu'il a ensuite effectué "un complément déclaratif après avoir réalisé que la législation française exigeait la déclaration non seulement des activités publiques mais également des activités professionnelles privées".

Promettant que "ses activités professionnelles n'ont jamais été dissimulées", M. Gozi assure "que la HATVP n'a pas encore rendu de résultat conclusif de l'examen de sa déclaration".

Mardi, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le député LR Pierre-Henri Dumont avait sommé le Premier ministre de répondre à cette question : "Pour qui travaille réellement votre conseiller?".

"M. Gozi a été invité (lundi) par le directeur du cabinet du Premier ministre à produire des explications", avait répondu Édouard Philippe. Le chef du gouvernement exige de ceux qui travaillent au gouvernement "une parfaite probité et le respect de toutes les règles qui s'imposent à tous ceux qui ont l'honneur de servir la France", avait-il ajouté.

Sandro Gozi avait confirmé lors de son embauche "que son emploi de cabinet à Matignon était exclusif de toute autre activité professionnelle, a fortiori pour un autre gouvernement", avait assuré mardi Matignon.

Dans la même thématique

nazi
4min

Politique

Vente d’objets nazis à Orléans : les sénateurs communistes déposent une proposition de loi pour sanctionner leur vente

La vente aux enchères de 200 objets militaires nazis à Orléans suscite l’émoi. Les sénateurs PCF ont déposé un texte pour prévoir des sanctions. « On va adresser un mail à l’ensemble des sénateurs pour que ça puisse être une démarche transpartisane », annonce le sénateur PCF Ian Brossat. Christophe Chaillou, sénateur PS du Loiret, a écrit à Bruno Retailleau pour lui demander d’interdire la vente, qui « participe à un phénomène de banalisation », alors que les actes « racistes et antisémites » se multiplient.

Le

France School Abuse
5min

Politique

Audition de François Bayrou sur Bétharram : entre pugnacité et « stratégie de diversion », le Premier ministre « a joué assez habilement » face aux députés

Si François Bayrou ne s’est pas « laissé impressionné » par l’interrogatoire des députés lors de son audition à l’Assemblée nationale, l’affaire Bétharram risque des laisser des traces sur le long-terme et pourrait affecter son avenir politique, analysent Olivier Rouquan, politologue, et Philippe Moreau Chevrolet, communicant.

Le

SIPA_ap22957743_000006
7min

Politique

Audition de Bayrou sur Bétharram : quand la politique prend le pas sur la défense des victimes

Les 5h30 d’audition de François Bayrou devant la commission d’enquête mise en place à l’Assemblée nationale après les révélations sur des violences physiques et sexuelles perpétrées dans l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, ont tourné en duel politique entre le Premier ministre et le co-rapporteur LFI, Paul Vannier. Au Sénat, la gauche dénonce l’attitude « agressive » du Premier ministre quand la droite axe sur « l’instrumentalisation » de la souffrance des victimes par LFI.

Le