« Le débat d’idées à beaucoup de mal à vivre, au sein du groupe En Marche »

« Le débat d’idées à beaucoup de mal à vivre, au sein du groupe En Marche »

Invitées de l’émission de l’émission « On va plus loin » les journalistes Caroline Michel et Christine Clerc débattent d’un risque éventuel de fronde au sein de La République en marche, après le vote de la loi asile et immigration.
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Après le départ de son député Jean-Michel Clément, suite à son vote contre le projet de loi asile et immigration, la République en marche rappelle la ligne du parti en interne, afin d’éviter toute tentative de fronde. Pourtant, Jean-Michel Clément est le seul député de son groupe à avoir voté contre. Et seuls quatorze autres députés LREM se sont abstenus de voter.

La journaliste politique, Christine Clerc estime que cette voix dissonante est une très bonne chose, pour le parti lui-même : « Un peu de liberté, un peu de respiration, c’est très bon pour eux (…) franchement, il était temps (…) C’est la moindre des choses, dans une communauté humaine, tout le monde ne va pas marcher au pas. On n’est quand même pas encore dans une dictature. Je trouve ça très bien que les gens expriment leurs idées. Le Parlement est fait pour ça. Qu’ils aient des différences, sur des sujets aussi graves, c’est bien, c’est courageux. »

« Pour l’instant, il n’y a pas de fronde »

Caroline Michel, journaliste à L’Obs, a une explication à ce manque d’expression des diverses opinions, au sein du groupe LREM :

« Un an après l’élection, il n’y a toujours pas beaucoup de têtes qui dépassent, il faut bien le reconnaître. Pas de personnalités qui ont vraiment émergé. Le président du groupe En marche s’en sort avec un vote contre, d’un député qui s’en va, quatorze abstentions et presque cent députés qui ne sont pas venus votés (…) Pour l’instant, il n’y a pas de fronde. Très clairement, la menace d’exclusion : « Vous avez signé un pacte, quand vous avez adhéré à En Marche, comme quoi vous ne pourriez pas fronder. Il faudrait soutenir le Président », pour l’instant (…) tient ».

Pourtant, les choses risquent de changer dans les prochains mois : « La première année, c’était évident que la majorité allait appliquer le programme. Plus le temps va passer, plus on va en venir à des sujets comme la SNCF, comme cette loi asile-immigration qui n’était pas dans le programme. Et là, la diversité, pour ne pas dire la divergence du groupe, entre des très libéraux et des très socialistes,  va de plus en plus s’exprimer (…) Autant sur les sujets plus compliqués moraux, éthiques, sociétaux, ces députés vont apprendre [et] vont en avoir marre de se faire traiter de godillots. Ils seront partagés et ça devrait s’exprimer » explique-t-elle.

 

La journaliste voit une faiblesse dans cette unicité actuelle de voix au sein de LREM : « Cet autoritarisme, ce « tous derrière le chef », montre que le débat d’idées à beaucoup de mal à vivre, au sein du groupe En Marche. »

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