« Le déficit de notre régime de retraites est artificiellement entretenu » estime Marie-Noelle Lienemann
Alors que le jeudi 5 décembre s’annonce comme une date clé en matière de mobilisation contre la réforme des retraites, des sénateurs de la majorité et de l’opposition réagissent.  

« Le déficit de notre régime de retraites est artificiellement entretenu » estime Marie-Noelle Lienemann

Alors que le jeudi 5 décembre s’annonce comme une date clé en matière de mobilisation contre la réforme des retraites, des sénateurs de la majorité et de l’opposition réagissent.  
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Enseignants, avocats, retraités, policiers… qui vont manifester, de fortes perturbations dans les transports en commun…Cette grande grève nationale contre la réforme des retraites risque d’être massive.

« Ce que j’observe, c’est que c’est une grève préparée de longue main à laquelle ce sont associées de nombreuses organisations syndicales et pas que syndicales » analyse le sénateur (LR) de la Manche Philippe Bas, sur le plateau de Public Sénat. « Les grévistes réagissent à un projet de réforme dont on parle beaucoup mais qui en réalité n’est pas connu. Et qui est une réforme dite « systémique » (…) mais qui ne porte pas sur les garanties de financement qu’il faut apporter aux retraités d’aujourd’hui et de demain, pour être sûr que le fruit de leur cotisation leur permettra d’avoir une retraite correcte. »

Le président de la commission des lois du Sénat ajoute : « Cela ne vaut pas la peine de mettre les gens dans la rue sans leur donner la garantie du financement de leur retraite. »

Philippe Bas : « Cela ne vaut pas la peine de mettre les gens dans la rue sans leur donner la garantie du financement de leur retraite. »
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Alors que le gouvernement justifie sa réforme des retraites par l’existence d’un déficit du régime des retraites, Marie-Noelle Lienemann sénatrice de Paris (rattachée au groupe communiste), répond que ce déficit « est artificiellement entretenu » : « Quand on regarde en détail, on se rend compte qu’il n’y a absolument pas d’augmentation des dépenses par rapport à toutes les prévisions avant. Mais ils baissent les recettes (…) parce que l’État ne compense plus toute une série d’allègements de cotisations (…) et deuxièmement parce qu’on a une estimation d’une chute du nombre de fonctionnaires et du gel des salaires des fonctionnaires. »

Et de poursuivre : « Ce système de déficit est lié à une survalorisation du manque de recettes provenant d’un jeu d’écriture de la part de l’État. »

La sénatrice estime qu’il faut « changer des choses » dans ce système mais pas de la façon choisie par le gouvernement et surtout pas en mettant en place une réforme universelle des retraites : « S’il y a de la justice sociale à faire, c’est de faire converger vers le haut, les métiers qui ont les mêmes pénibilités et d’essayer de mieux prendre en compte ce phénomène. D’harmoniser les régimes, pas de les supprimer. »

Alain Richard à propos de la réforme des retraites : « On respecte les positions des uns et des autres. Et le dialogue va se poursuivre. »
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De son côté, Alain Richard sénateur (LREM) du Val-d’Oise, se veut apaisant : « La base du projet sera présentée dans le courant de ce mois. À la fois, je respecte pleinement les positions d’appel à la manifestation et à la grève (…) Je sais bien aussi que la majorité des Français considère que ce n’est pas une mauvaise idée d’évoluer à terme vers un régime qui soit sur des bases comparables pour l’ensemble des Français. Il y a une période de préparation de la réforme et d’explications qui n’est pas terminée. Cela déclenche de la nervosité. On respecte les positions des uns et des autres. Et le dialogue va se poursuivre. »

Selon lui, « la réforme se fera » et le nouveau système « sera plus équitable » que celui qui existe actuellement.

 

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