Le directeur des affaires criminelles et des grâces réfute les accusations de “cabinet noir”

Le directeur des affaires criminelles et des grâces réfute les accusations de “cabinet noir”

Le directeur des affaires criminelles et des grâces Robert Gelli, chargé d'assurer la liaison entre les parquets, les parquets...
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Le directeur des affaires criminelles et des grâces Robert Gelli, chargé d'assurer la liaison entre les parquets, les parquets généraux et la Chancellerie, a démenti les accusations à propos d'un "cabinet noir" au sein de l'exécutif, dans un courriel dont l'AFP a eu connaissance vendredi.

Dans leur livre "Bienvenue Place Beauvau", les journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé décrivent notamment la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) comme "une officine à la solde des intérêts des plus hautes autorités". Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a utilisé ces affirmations pour étayer sa thèse d'un "cabinet noir" cherchant à lui nuire.

"Je mets au défi quiconque de rapporter une intervention de ma part, qu'elle soit écrite, orale, directe ou indirecte, depuis ma prise de fonction en septembre 2014", écrit le haut magistrat, qui s'apprête à quitter son poste fin avril.

La DACG "rend compte au seul ministre de la Justice des informations qu'elle détient", explique Robert Gelli dans ce message adressé à l'ensemble des procureurs et procureurs généraux et révélé par Libération.

"Je ne saurais concevoir qu'un des membres de la DACG (...) puisse communiquer des éléments tirés d'une procédure judiciaire à une autorité ou un service, ou encore à une personne extérieurs au ministère de la Justice", ajoute l'ancien procureur de Nanterre et de Nîmes, évoquant "une insupportable insulte au professionnalisme de l'institution judiciaire dans son ensemble".

"Plus de 50.000 affaires étaient suivies" avant 2012 par la DACG, nécessitant donc des remontées d'informations des parquets et parquets généraux, un chiffre tombé "à moins de 8.000 en 2017", selon lui.

A la suite de la parution de "Bienvenue Place Beauvau", François Fillon avait affirmé s'être inspiré du livre pour accuser François Hollande d'être à la tête d'un "cabinet noir" et d'organiser des fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires. Le chef de l’État a dénoncé des "allégations mensongères".

Six responsables du parti Les Républicains avaient saisi la justice, dénonçant les "infractions" commises, selon eux, par l'exécutif et pointées du doigt dans l'ouvrage.

Les affirmations du livre "sont trop imprécises" pour "pouvoir justifier l'ouverture d'une enquête préliminaire", leur a répondu le 3 avril le procureur national financier, Eliane Houlette.

Dans un autre courrier, en date du 4 avril, le procureur de Paris François Molins leur a aussi répondu, relevant que certains faits évoqués dans l'ouvrage, qui ne concernent pas les affaires judiciaires du couple Fillon, faisaient déjà l'objet d'une information judiciaire.

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