Le directeur des affaires criminelles et des grâces réfute les accusations de « cabinet noir »

Le directeur des affaires criminelles et des grâces réfute les accusations de « cabinet noir »

Le directeur des affaires criminelles et des grâces Robert Gelli, chargé d'assurer la liaison entre les parquets, les parquets...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le directeur des affaires criminelles et des grâces Robert Gelli, chargé d'assurer la liaison entre les parquets, les parquets généraux et la Chancellerie, a démenti les accusations à propos d'un "cabinet noir" au sein de l'exécutif, dans un courriel dont l'AFP a eu connaissance vendredi.

Dans leur livre "Bienvenue Place Beauvau", les journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé décrivent notamment la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) comme "une officine à la solde des intérêts des plus hautes autorités". Le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a utilisé ces affirmations pour étayer sa thèse d'un "cabinet noir" cherchant à lui nuire.

"Je mets au défi quiconque de rapporter une intervention de ma part, qu'elle soit écrite, orale, directe ou indirecte, depuis ma prise de fonction en septembre 2014", écrit le haut magistrat, qui s'apprête à quitter son poste fin avril.

La DACG "rend compte au seul ministre de la Justice des informations qu'elle détient", explique Robert Gelli dans ce message adressé à l'ensemble des procureurs et procureurs généraux et révélé par Libération.

"Je ne saurais concevoir qu'un des membres de la DACG (...) puisse communiquer des éléments tirés d'une procédure judiciaire à une autorité ou un service, ou encore à une personne extérieurs au ministère de la Justice", ajoute l'ancien procureur de Nanterre et de Nîmes, évoquant "une insupportable insulte au professionnalisme de l'institution judiciaire dans son ensemble".

"Plus de 50.000 affaires étaient suivies" avant 2012 par la DACG, nécessitant donc des remontées d'informations des parquets et parquets généraux, un chiffre tombé "à moins de 8.000 en 2017", selon lui.

A la suite de la parution de "Bienvenue Place Beauvau", François Fillon avait affirmé s'être inspiré du livre pour accuser François Hollande d'être à la tête d'un "cabinet noir" et d'organiser des fuites dans la presse sur ses affaires judiciaires. Le chef de l’État a dénoncé des "allégations mensongères".

Six responsables du parti Les Républicains avaient saisi la justice, dénonçant les "infractions" commises, selon eux, par l'exécutif et pointées du doigt dans l'ouvrage.

Les affirmations du livre "sont trop imprécises" pour "pouvoir justifier l'ouverture d'une enquête préliminaire", leur a répondu le 3 avril le procureur national financier, Eliane Houlette.

Dans un autre courrier, en date du 4 avril, le procureur de Paris François Molins leur a aussi répondu, relevant que certains faits évoqués dans l'ouvrage, qui ne concernent pas les affaires judiciaires du couple Fillon, faisaient déjà l'objet d'une information judiciaire.

Dans la même thématique

L’ Abbe Pierre, France, Archive.
6min

Politique

Abbé Pierre : « Si l’Eglise avait fait son travail, peut-être qu’il n’y aurait pas de victimes aujourd’hui », affirme Véronique Margron

Un livre enquête paru ce jeudi documente l’état de connaissance de l’institution catholique sur les accusations de violences sexuelles dont faisait l’objet, dès les années 50, l’abbé Pierre. Les journalistes Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin révèlent, entre-autres, que le Vatican était au courant depuis les années 50 des agissements de cette icône médiatique de la seconde partie du XXe siècle.

Le

PARIS – SIEGE LR – BELLAMY
10min

Politique

LR franchit la barre des 100.000 adhérents pour le match Retailleau/Wauquiez : « Les deux camps ont fait des cartes »

Les Républicains ont plus que doublé leur nombre d’adhérents, à un mois du vote qui doit départager Laurent Wauquiez de Bruno Retailleau pour la présidence du parti. L’Ile-de-France rassemble le quart des militants, l’ancienne région de Laurent Wauquiez plus de 16 %. Dans son fief de la Haute-Loire, « on est passé de 200 à plus de 2000 adhérents », revendique le sénateur Laurent Duplomb. « Les fiefs vont s’égaliser, c’est le reste de la France qui fera la différence », selon Max Brisson, soutien du ministre de l’Intérieur.

Le