Le féminisme est une « révolution inéluctable, en marche, qui ne sera jamais arrêtée » pour Coline Serreau

Féminisme, écologie, fin du patriarcat, polyamour sont autant de sujets que Coline Serreau a traité avec humour dans ses films. Alors qu’une version restaurée de son film culte Trois hommes et un couffin sort au cinéma dans les semaines qui viennent, dans l’émission Un monde, un regard, elle livre au micro de Rebecca Fitoussi une leçon d’optimisme face à la montée des forces de « reflux », comme elle les nomme.
Mathieu Terzaghi

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Féminisme, écologie, alimentation biologique…rares sont les thèmes de l’époque qui n’ont pas été traité dans ses films. De Trois hommes et un couffin où elle met en scène des hommes qui s’ouvrent à la paternité à La belle verte où elle dénonce les dégâts du système productiviste sur la planète, elle a toujours eu un temps d’avance sur les grands enjeux de nos sociétés. Dès ses premiers films, elle évoque même le polyamour dans une société où la relation amoureuse est encore très influencée par le schéma traditionnel. Un « œil du révolutionnaire » qu’elle revendique.

 

« Il n’y aura pas de transformation du monde des femmes si les hommes ne comprennent pas tout ce qu’ils ont à gagner »

Quarante ans avant le mouvement MeToo, Coline Serreau s’interrogeait sur le sort réservé aux femmes.  De la tirade de Maria Pacôme qui dans La crise revendique sa liberté à Trois hommes et un couffin, sorti en 1985, elle n’aura eu de cesse de remettre en cause « la société patriarcale », qui « démolit évidemment les femmes, mais démolit les mecs aussi », selon la réalisatrice. « Il n’y aura pas de transformation du monde des femmes si les hommes ne comprennent pas tout ce qu’ils ont à gagner », assure-t-elle.

La résurgence des mouvements masculinistes ne fait pas peur à Coline Serreau, qui les qualifie de « reflux » contre une « révolution inéluctable, en marche, qui ne sera jamais arrêtée ». Pour elle, les conservateurs « ne pourront rien faire contre ça », même si elle confie que le combat peut prendre du temps.

Les Césars : une « fabrique à perdants »

Si certains de ses films ont connu du succès à la sortie, d’autres l’ont connu sur le tard, et grâce aux réseaux sociaux. Mais qu’importe que la critique ait eu parfois la dent dure contre ses œuvres. Réfractaire aux distinctions, elle est elle-même très critique du « microcosme du cinéma français ».

Interrogée sur le succès du film d’Artus Un petit truc en plus, qui n’a pas été primé aux Césars, elle confie détester ces « fabriques à perdants ». « J’en ai marre de ces caméras braquées sur le public pendant ces cérémonies avec les gens qui appréhendent de ne pas avoir » gagné, s’agace-t-elle. « Tous les films sont géniaux, ne fabriquons pas des perdants », assure la réalisatrice, qui sait la difficulté de réaliser un film.

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