Le député FN Gilbert Collard a estimé lundi que le Front national "d'aujourd'hui n'était pas le Front de l'époque de Jean-Marie Le Pen", co-fondateur du parti, qui en a été exclu mais reste président d'honneur.
"Nous sommes entrés dans une histoire différente du Front. Jean-Marie Le Pen c'est le passé, un passé historique qu'on peut par certains côtés respecter et par d'autres critiquer, (...) à propos de ses dérapages. On est passé à autre chose. Le Front d'aujourd'hui n'est pas le Front de l'époque de Jean-Marie Le Pen", a déclaré sur franceinfo le député du Gard.
La cour d'appel de Versailles a confirmé vendredi l'exclusion du FN, en 2015, de Jean-Marie Le Pen mais l'a maintenu dans sa qualité de président d'honneur. "C'est une bonne nouvelle pour Jean-Marie Le Pen puisque ça lui permet de faire du tambour médiatique", a estimé le député, mais "pour nous, la page est tournée".
Le FN a affirmé que l'ancien président du FN ne pourrait pas participer au congrès du parti à Lille, les 10 et 11 mars, étant donné qu'il n'était plus adhérent et que sa fonction de président d'honneur ne l'autorisait pas à assister aux asssemblées générales.
M. Le Pen a lui menacé de venir au congrès en faisant appel, si besoin, à "la force publique". "Il faut lui dire que ce n'est pas Diên Biên Phu", a ironisé M. Collard, en allusion à la célèbre bataille de 1953-54 de la guerre d'Indochine, où s'est rendu --après la bataille-- M. Le Pen.
Président du FN de 1972 à 2011, Jean-Marie Le Pen en a été exclu par sa fille en août 2015 après de nouveaux propos polémiques sur la Shoah. Cette exclusion a fait l'objet d'une longue bataille judiciaire entre le père et sa fille.
Les militants du FN présents au congrès de Lille voteront sur un changement des statuts de leur parti qui supprime la fonction de président d'honneur. Si ce changement est validé, il rendra caduque la décision de la cour d'appel de Versailles.