Le Front national a apporté son soutien mardi aux cheminots en grève, au nom du "maintien d'un service public" ferroviaire, mais a émis des "réserves" sur un mouvement social "par intermittence" de deux jours sur cinq pendant trois mois.
Le FN "partage la volonté des cheminots de maintenir le statut de la SNCF, service public, avec l'ambition d'en faire un outil plus efficace, mieux géré, modernisé", écrit le parti d'extrême droite dans un communiqué.
La formation politique se dit toutefois "réservée sur la grève +par intermittence+ utilisée par les syndicats, dont les répercussions pour les usagers sont d'ores et déjà très lourdes".
"Plutôt que de faire subir de lourdes nuisances aux usagers, les cheminots devraient s'attaquer aux vrais coupables: la commission européenne, ainsi que l'ensemble de la classe politique, qui ont voté l'ouverture à la concurrence du rail", estime le FN.
Le FN note à nouveau qu'il est "paradoxal de constater que des syndicats ayant appelé à voter pour (Emmanuel) Macron condamnent aujourd'hui une politique de libéralisation du service public, pourtant explicitement annoncée dans le programme du candidat".
Le parti présidé par Marine Le Pen réclame "le maintien d'un service public du train en refusant d'appliquer les injonctions de Bruxelles poussant à terme à la privatisation", et une "meilleure gestion des investissements en modernisant par exemple les lignes secondaires".
Dans un tweet, la finaliste à la présidentielle affirme qu'au lieu de "se lancer dans des réformes brutales", le gouvernement aurait "dû commencer par changer la gouvernance et le mode de management de la SNCF".
Dans un autre communiqué, le FN dénonce un projet d'"écotaxe" sur les transporteurs routiers pour financer les infrastructures routières, qui serait un "coup de massue porté à une profession déjà éreintée par une concurrence sauvage en provenance d'Europe de l'est". Cette taxe ne peut s'appliquer qu'aux "seuls camions étrangers", selon le FN, qui prône une "nationalisation" des sociétés d'autoroutes.