Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.
Le Foll “conteste” toute “insincérité” dans le budget 2017
Par Public Sénat
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Stéphane Le Foll, proche de François Hollande, "conteste" les accusations "d'insincérité" et dit craindre "une mauvaise manière" de l'exécutif pour "lancer le débat sur le prochain budget", alors que la Cour des comptes dévoile jeudi son rapport sur l'état des comptes publics.
Selon Le Canard enchaîné de mercredi, l'audit de la Cour des comptes évalue à neuf milliards d'euros l'argent manquant pour permettre à la France de respecter ses engagements de réduction du déficit en 2017.
"Je trouve que c'est une manière de lancer le débat pour le prochain budget très particulière. Et moi je conteste cette idée qu'il y aurait une insincérité ou des mensonges", a réagi M. Le Foll sur Fanceinfo.
"En termes de sincérité, je voudrais le dire à la Cour des comptes: tout ce qu'on avait prévu en termes de réduction du déficit budgétaire, chaque année, avec les difficultés qu'on a rencontrées, la faible croissance qu'on a connue, on a tenu les objectifs qu'on s'était fixés".
"On est arrivé à 3,4% de déficit budgétaire, on avait prévu 2,8%. Je ne conteste pas l'idée qu'il y aura nécessairement des ajustements. Je conteste cette espèce de procès qui arrive demain, qui va dire +insincérité, mensonge, regardez!+ pour permettre derrière, potentiellement, à ceux qui auront à décider de pouvoir dire: +on va pouvoir serrer la vis+", a dit M. Le Foll.
"Si ça consiste à dire +regardez ce qu'on nous a laissé, c'est pourquoi maintenant on va prendre des décisions extrêmement difficiles+, là j'avouerai quand même que ça serait une mauvaise manière. Ce que nous n'avons pas fait. Après Nicolas Sarkozy, François Hollande ne l'a pas fait", a poursuivi l'ancien porte-parole des gouvernements Valls et Cazeneuve.
"Tout exercice budgétaire en fin d'année nécessite toujours des ajustements. C'est la vérité. Je suis bien placé pour le savoir. La grippe aviaire que j'ai eu à traiter en fin de mandat, c'est plus de 200 millions qu'il a fallu débloquer et qui n'étaient pas budgétés", a plaidé M. Le Foll.
Le précédent gouvernement s'était engagé à ramener le déficit public à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, puis à 2,3% en 2018.
L'actuel gouvernement, qui a commandé ce rapport à la Cour des comptes afin de disposer d'une publication "transparente", a multiplié ces dernières semaines les messages alarmistes, laissant présager un serrage de vis budgétaire en 2017 et un possible report de certaines réformes promises pour 2018.