Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll s'est dit partagé jeudi entre sa "fidélité" au Parti socialiste et le "risque" représenté selon lui par le Front national qui pourrait le pousser à voter pour Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle.
"Je vais avoir deux choses qui vont me guider", a expliqué sur franceinfo M. Le Foll, alors qu'il n'a toujours pas apporté son soutien au candidat du PS Benoît Hamon, à près de deux semaines du premier tour.
"La première, c'est une fidélité au Parti socialiste, que je partage avec beaucoup de députés qui sont dans leurs circonscriptions et ne s'expriment pas", a-t-il déclaré.
"Fidélité aussi à ce que nous avons fait et fierté de ce que nous avons fait. Quand d'autres n'en parlent même pas. Cette fierté, je l'ai parce que je suis socialiste, parce que j'ai participé à un gouvernement de François Hollande. Je le revendique", a poursuivi le ministre de l'Agriculture.
"Je ne ferai pas la campagne de Benoît, c'est Benoît Hamon qui fait sa campagne", a-t-il encore glissé, en estimant que sa "fidélité" se trouvait aussi dans le fait "de ne pas participer à tout ce qui a été dit contre Benoît Hamon", lâché par une partie de sa famille politique, dont Manuel Valls.
A l'heure d'exprimer sa préférence, M. Le Foll va "regarder un deuxième point".
"Le risque pour moi c'est que la France bascule du côté de l'extrême droite et chaque fois que je regarde les sondages le matin, on constate qu'elle est à un niveau jamais atteint", a-t-il souligné.
"S'il y a un risque de voir Marine Le Pen, non seulement en tête, mais dans un duel avec François Fillon au deuxième tour, ma responsabilité politique ce sera de m'exprimer à ce moment-là", a-t-il poursuivi, insinuant ainsi qu'il pourrait soutenir Emmanuel Macron, en bien meilleure position (23-25%) dans les sondages que Benoît Hamon (9,5%-11%) pour se qualifier au deuxième tour du scrutin et faire ainsi barrage à la droite et l'extrême droite.
M. Le Foll a par ailleurs défendu pied à pied le bilan du quinquennat en estimant que "la France d'aujourd'hui est en bien meilleur état que celle que nous avons trouvée en 2012".
"Les Français ne s'en sont pas rendu compte", a-t-il souligné.
"Il y a eu un engagement du président de la République sur la question du chômage qui arrive en fin de quinquennat, trop tard, mais qui arrive. Plus de 200.000 créations d'emplois dans l'économie marchande (en réalité 187.200, en 2016, ndlr), c'est du jamais vu depuis 2007", a-t-il assuré.
"Des investissements en entreprise qui atteignent 4% (4,3% en 2016, ndlr), c'est des chiffres qu'on n'avait pas vus depuis 10 ans", a-t-il insisté. "Celui qui arrivera trouvera un pays qui retrouve de la dynamique".