Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
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Par Nadège PULJAK
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Après sa défaite à la présidentielle, le Front national tient jusqu'à samedi un séminaire de "refondation" pour "faire le bilan" des élections et débattre de la sortie de l'euro ou du changement de nom du parti, sujets de discorde interne qui devraient être tranchés prochainement par les adhérents.
Peu d'informations avaient filtré à l'issue de la première journée de ce séminaire à huis clos, organisé trois mois après la défaite du FN à la présidentielle et la prestation unanimement jugée ratée de sa candidate Marine Le Pen au débat télévisé entre les deux tours face à Emmanuel Macron.
"Comment voulez-vous être en crise quand vous êtes qualifiés au second tour" de l'élection présidentielle "et que vous rassemblez près de 11 millions d'électeurs?" a lancé à la presse Stéphane Ravier, sénateur et maire du VIIe arrondissement de Marseille, juste avant d'entrer en réunion.
Les participants, soit la quasi-totalité des membres du bureau politique du parti, devaient néanmoins se pencher sur la question très sensible de la sortie de l'euro, principal sujet de division au FN, potentiellement mortifère pour son unité.
Farouche partisan de l'abandon de la monnaie unique, Florian Philippot, numéro deux du FN, a récemment déclaré qu'il quitterait le parti si ce dernier renonçait à la sortie de l'euro. Juste avant le début du séminaire, il affirmait toutefois aux journalistes qu'il n'était pour lui "pas du tout question" de quitter le FN.
"On va remettre beaucoup de choses à plat, mais on ne va pas décider d’accords nouveaux de doctrines en une journée et demie. C’est le début d’un travail qui ira jusqu’au congrès (prévu en mars, NDLR), tant sur le plan de la forme, c’est-à-dire de l’organisation du FN, que du fond, c’est-à-dire le programme du FN", a affirmé de son côté Wallerand de Saint Just, trésorier.
- 'Le tam-tam de la diabolisation' -
Si Louis Aliot, député des Pyrénées-Orientales, pense que l'euro est "un boulet pour notre économie, le FN en a toutefois fait "à tort" le sujet central de la campagne. "La question, ce n'est pas l'euro, mais quelle Europe on veut pour demain", a-t-il affirmé.
En face, tout aussi déterminé, Nicolas Bay, secrétaire général du FN, veut au contraire voir le mouvement "infléchir sa position" sur cette question.
"Je crois qu'il faut entendre ce qu'ont dit les Français. Nos compatriotes ont eu l'occasion de s'exprimer là-dessus aussi à la présidentielle. C'est une idée sur laquelle nous n'avons pas convaincu, ni les électeurs en général ni même, je crois, la majorité de nos électeurs. Donc on ne peut pas ne pas en tenir compte", a-t-il affirmé.
Gilbert Collard, député du Gard, estime lui que l'euro est "une mauvaise monnaie", mais qu'"il ne faut pas" en prôner la sortie "parce que l'opinion publique n'en veut pas". "J'ai toujours dit qu'il fallait abandonner" ce thème de l'euro, "comme le fait qu'il faille changer de nom", a-t-il dit samedi.
Le changement de nom du parti devait être un des autres grands sujets de réflexion du séminaire. M. Collard y est favorable "parce que les journalistes s’en servent beaucoup pour faire du tort" au FN, "taper sur le tam-tam de la diabolisation, les hommes politiques en ont fait un instrument de propagande, donc il faut lutter contre la propagande".
Comme celle sur la sortie ou non de l'euro, la question du changement de nom, auquel Mme Le Pen est "plutôt favorable", devrait être soumise aux adhérents, lors d'un "grande consultation, probablement en septembre", selon la présidente du FN.
L'intégrale du 25 mars 2025