Le gouvernement attendu en force à l’université d’été du Medef
Croissance en berne, réformes et contraintes budgétaires: le Medef ouvrira mardi sa 20e université d'été dans un contexte de fortes attentes vis...
Par Valentin BONTEMPS
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Croissance en berne, réformes et contraintes budgétaires: le Medef ouvrira mardi sa 20e université d'été dans un contexte de fortes attentes vis-à-vis du gouvernement, qui viendra défendre en nombre sa stratégie face aux chefs d'entreprise.
Ce grand raout de rentrée, organisé durant deux jours à Jouy-en-Josas (Yvelines), sera l'occasion pour le nouveau président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, de rappeler son cap: faire de la principale organisation patronale un mouvement de "proposition".
Le fondateur de The Phone House et de Virgin Mobile, âgé de 56 ans, a succédé début juillet à Pierre Gattaz en promettant de "transformer" l'organisation patronale -- dont l'image est très dégradée dans l'opinion publique -- pour "aider à transformer le pays".
Depuis, il est resté discret médiatiquement, réservant sa parole pour la rentrée. "Il n'y avait pas forcément la nécessité de s'exprimer", explique à l'AFP son entourage, qui met en avant sa volonté de "se projeter dans un temps long".
Un objectif également poursuivi à l'occasion de l'université d'été, où 4.000 chefs d'entreprise sont attendus. "Le but, c'est d'aller au-delà de l'actualité immédiate, d'aborder toutes les mutations en cours" pour "développer une vision de l'avenir", assure-t-on.
Cette ligne de conduite n'empêchera toutefois pas les chefs d'entreprise de s'intéresser, comme chaque année, aux dossiers politiques du moment, comme la préparation du budget 2019, la réforme de l'assurance-chômage ou la future réforme des retraites.
Les nouvelles orientations révélées par le Premier ministre Edouard Philippe dans le Journal du Dimanche seront dans toutes les têtes, comme le décrochage de l'indexation de prestations sociales de l'inflation et la fin des cotisations salariales sur les heures supplémentaires.
Les chefs d'entreprise devraient accueillir favorablement la promesse du chef du gouvernement de ne pas effectuer de "transfert brutal" du financement des arrêts maladie vers les sociétés.
Toujours dans le JDD, M. Philippe a en outre assuré qu'un "point" serait effectué d'ici quelques semaines sur la mise en œuvre du prélèvement de l'impôt à la source, prévue le 1er janvier, une source de contentieux avec le patronat.
Edouard Philippe au Palais de l'Elysée à Paris le 3 août 2018
AFP/Archives
Le tout dans le contexte d'une révision à la baisse de la prévision de croissance du gouvernement pour 2019, de 1,9% à 1,7%. Début août, l'exécutif avait déjà prévenu que la croissance 2018 n'atteindrait pas les 2% jusqu'alors évoqués, mais assuré qu'elle ne serait "pas inférieure à 1,8%".
L'Insee parle quant à lui de 1,7% cette année, contre 2,3% réalisés en 2017. Quoi qu'il en soit, l'essoufflement de la croissance après l'embellie du début du quinquennat va obliger l'exécutif à trancher dans le vif s'il souhaite respecter ses engagements en matière de réduction du déficit public.
"Nous gardons le cap et nous maintenons le rythme", a martelé Edouard Philippe.
- "combat pour la compétitivité" -
Près d'une dizaine de membres du gouvernement sont attendus sur le campus d'HEC, dans le sillage de M. Philippe, qui prendra la parole mardi après le discours inaugural de Geoffroy Roux de Bézieux.
Parmi eux: la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, la ministre des Armées Florence Parly et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui clôturera les rencontres mercredi soir.
Côté patronat, le soutien aux réformes devrait être une nouvelle fois réitéré. Lors de la campagne, Geoffroy Roux de Bézieux avait dit vouloir "continuer le combat pour la compétitivité" des entreprises, notamment "sur le coût du travail".
Selon un porte-parole du Medef, l'accent sera notamment mis lors de l'université d'été sur la question européenne, "au cœur des problématiques actuelles", comme la guerre commerciale, la concurrence fiscale ou la montée des populismes.
Plusieurs responsables politiques européens s'exprimeront ainsi devant les chefs d'entreprise, comme le numéro deux du gouvernement britannique, David Lidington, ou le ministre des Finances allemand Olaf Scholz, qui parlera de la relation franco-allemande lors d'une conférence.
Côté chefs d'entreprise, plusieurs poids lourds du CAC 40 feront le déplacement, à l'image d'Isabelle Kocher (Engie) et de Frédéric Oudéa (Société générale), mais aussi de dirigeants de grands groupes étrangers, comme Paul Polman (Unilever).
Les syndicats, quant à eux, n'auront officiellement que deux représentants: Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière, et François Hommeril, président de la CFE-CGC.
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